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que l’Éternel mit son Esprit sur eux ! Or ce souhait de Moïse, l’effusion de l’Esprit sur tout le peuple, de laquelle on voyait ici un type frappant, fut accompli en réalité sous la dispensation chrétienne. Mais lorsque, peu de temps après, Coré, Dathan et Abiram parlèrent au peuple, ce ne fut point sous l’influence de l’Esprit qui avait animé Eldad et Médad : car ils voulaient se saisir de l’autorité, c’est-à-dire de la royauté de Moïse et la sacrificature d’Aaron. Ce fut là leur crime, qui trouve des imitateurs dans ceux là-mêmes qui l’allèguent pour empêcher leurs frères de rendre témoignage public à l’Évangile, sous prétexte que ces derniers n’ont pas reçu l’imposition des mains ! Car comment se laver du reproche d’usurper l’autorité royale et sacerdotale de Christ, quand on réclame le droit d’envoyer les messagers du Seigneur, que l’on se constitue canaux exclusifs des bénédictions de Dieu envers l’Église ou le monde, et que l’on déclare intrus et sans mission légale ceux qui sont poussés par l’amour de Christ, par la puissance et l’autorité de Dieu même, à annoncer et publier la parole[1]? — Or, l’a-

  1. L’abus le plus criant, dans tout ceci, est l’exclusion dont on frappe ceux qui sont animés de l’Esprit de Dieu, exclusion en contradiction directe avec la profession que l’on fait de croire aux opérations et aux directions de cet Esprit divin. Ceux-là seuls sont en quelque sorte excusables dans ce cas, qui