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gneur. Or, à moins que l’on ne suppose toute l’Église ayant reçu mission spéciale de prêcher la parole (nous parlons d’une mission conférée par les hommes, et non de celle que les dons qu’il a reçus confèrent à tout Chrétien), nous avons ici la réponse la plus simple et la plus claire à la question proposée. Les premiers prédicateurs de l’Évangile, bénis hors des murs de Jérusalem, ne sont point des hommes consacrés ou séparés avec jeune et prières pour cette œuvre. Il ne leur vient pas dans l’esprit que ceux qui connaissaient la gloire de Christ dussent s’abstenir d’en parler dans les lieux où Dieu leur ouvrait la porte, et d’en parler selon la force qu’ils en avaient, ou selon que la main du Seigneur était avec eux. Paul prêchait sans autre mission que celle d’avoir vu Jésus glorifié, et connu sa parole par révélation, Galat. I : il prêchait même dans les synagogues, et il se vante ouvertement de l’avoir fait[1]. Or quelle raison donne-t-il pour se justi-

  1. Il y a quelque chose d’assez instructif dạns le fait que les Juifs donnaient, quand ils étaient assemblés, une bien plus grande liberté de parler aux assistants, que l’on n’en alloue aux fidèles dans les systèmes rétrécis du temps présent ; témoin ce qui fut dit à Paul dans la synagogue d’Antioche : Hommes frères, s’il y a de votre part quelque parole d’exhortation pour le peuple, dites-la, Actes XIII. Là on s’attendait à l’édification mutuelle, et on la pratiquait ; chose entièrement inconnue dans maints et maints lieux où l’on prétend servir Dieu selon sa parole.