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qu’il devait nécessairement en résulter des désordres. On a cité aussi à l’appui de ces raisons le passage renfermé en Jacques III, 1 : Mes frères, ne soyez point plusieurs docteurs, sachant que nous en recevrons un plus grand jugement ; car nous bronchons tous en plusieurs choses. — Nous répondrons en convenant qu’en effet c’est dans ce cas, ou jamais, qu’il y a lieu à des désordres et à des abus. Mais l’intention du St-Esprit dans le passage cité, est-elle bien de circonscrire ce à quoi il donne ailleurs pleine latitude ? Nullement. Le Seigneur veut ici sans doute arrêter un mal ; mais ce n’est pas en disant que l’on doit laisser la parole à ceux qui sont officiellement établis pour la prendre, ou bien que si tous parlent, il en résultera de la confusion. Le moyen qu’il emploie est d’engager les fidèles à se juger eux-mêmes, à ne pas tous faire les docteurs, à être prompts à écouter et lents à parler : car, comme il y avait beaucoup de misères au milieu d’eux, tant d’enseignements ne feraient qu’a grandir, pour ainsi dire, leur plaie ; ce qui toujours est le cas, quand dans une Église il y a plus de paroles que d’œuvres. Ainsi l’Apôtre n’apporte aucune restriction à la liberté du ministère de la parole au milieu des frères : il ne dit point que ceux-là seulement qui en ont l’autorité de la part des hommes peuvent prendre sur eux de