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présence du chemin ouvert devant son âme. Plus tard, à Gethsémané, ce caractère de la souffrance, et de l’épreuve ou de la tentation se réalisa dans toute sa plénitude, alors que la mort était plus proche et que le prince de ce monde venait : l’âme du Sauveur était de toute part saisie de tristesse jusqu’à la mort, la coupe était pour ainsi dire approchée de ses lèvres bien qu’il ne l’eût pas encore saisie, car il ne voulait la recevoir que de la main de son Père ; et la volonté du Père était qu’il bût la coupe, parce qu’il n’était pas possible qu’elle passât loin de lui si le conseil et la volonté de Dieu devaient être accomplis. Le tentateur qui, à l’entrée du service public du Seigneur et pour l’en détourner, avait tenté Jésus dans le désert et sur le faîte du temple par les choses agréables à la chair ; le tentateur qui avait été com fondu et lié, et pendant la vie du Seigneur, dépouillé de ses biens, revient maintenant pour éprouver Jésus par toutes les choses qui devaient effrayer une âme d’homme et par dessus tout le Seigneur s’il persévérait jusqu’à la fin dans son obéissance et dans son œuvre. Une puissance capable de délivrer l’homme de toute la domination de l’Ennemi avait été manifestée, mais l’homme n’avait pas voulu du Libérateur. Ainsi, si le Seigneur devait persévérer dans son intérêt pour une vile et misérable race, il fallait qu’il fût non pas un puissant et vivant Libérateur, mais un Rédempteur mourant. C’était là le chemin de l’obéissance et de l’amour. « Le prince de ce monde vient, et il n’a rien en moi ; mais afin que le monde sache que j’aime le Père, et selon que le Père m’a com mandé, ainsi je fais » (Jean XIV).

Le lecteur remarquera que dans les deux derniers cas que nous venons de considérer, savoir les souffrances qui avaient leur source dans l’amour de Jésus, et celles que produisait en lui l’anticipation de la coupe qu’il devait boire, nous trouvons le Sauveur toujours avec son Père, bien que occupé avec Lui de la coupe qu’il avait à boire : son obéissance brillait dans toute sa perfection. Jésus n’est pas en-