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la complète faiblesse de l’homme, l’apogée de la puissance de Satan, la juste vengeance de Dieu, et au milieu de tout cela, Lui, seul, sans personne qui sympatisât avec lui, abandonné de ceux qu’il avait aimé, ayant tous les autres pour ennemis ! Messie livré aux gentils, il est « jeté par terre » (Ps. CII, 10) ; tandis que le juge se lave les mains de ce qu’il condamne l’innocent et que les sacrificateurs intercèdent contre l’innocent au lieu d’intercéder pour le coupable. Tout est obscurité, pas un seul rayon de lumière, même de la part de Dieu. La parfaite obéissance était nécessaire ici, et grâces à Dieu fût trouvée, mais nous pouvons comprendre ce que cette angoisse a dû être devant une âme qui la considérait avec les sentiments d’un homme rendu parfait en pensée et en intelligence par la lumière divine qui était en lui. La Parole nous présente deux exemples remarquables de ces souffrances de l’âme du Sauveur, dans ce qui nous est rapporté au chapitre XII de l’évangile de Jean, et dans la scène de Gethsémané ; et bien qu’aucun autre ne soit pareil au dernier, ces exemples n’excluent pas la pensée que le Sauveur ait aussi passé par d’autres heures obscures, ni me donnent une pleine lumière sur ce que Lui a dû éprouver, lorsque dans un calme parfait il entretenait ses disciples de ses souffrances à venir. La venue des gentils qui étaient montés pour adorer, avait ouvert devant Lui cette scène solennelle où le Christ rejeté entre dans la gloire plus excellente et plus étendue du Fils de l’homme ; mais pour cela, il fallait que le grain de froment tombât en terre et mourût. La mort, le chemin vrai et nécessaire de sa gloire, est pré sente à l’esprit de Jésus avec toute sa valeur et ses conséquences pour son âme, et il cherche la délivrance. « Maintenant mon âme est troublée ; et que dirai-je ? Père, délivre moi de cette heure ! » Il ne pouvait pas désirer et il ne pouvait pas ne pas craindre l’abandon de Dieu et la coupe de la mort qu’il avait à boire. « Il a été exaucé en ce qu’il craignait » (Hébr. V). C’était là la vérité et la vraie piété en