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vi
préface.

passages à part, les différentes éditions qu’on a publiées du texte grec sont d’accord entre elles presque partout, pour ce qui est des variantes qui pourraient avoir quelque importance ; les variantes qu’on rencontre sont relativement peu nombreuses, d’un ordre secondaire et souvent à peine saisissables dans une traduction, et, comme nous l’avons dit, les travaux des savants qui ont comparé les nombreux manuscrits actuellement connus, ont eu pour heureux effet d’écarter les fautes dont les premières éditions du texte grec étaient entachées.

Ces quelques mots feront comprendre au lecteur pourquoi nous avions, déjà dans notre première édition, abandonné un texte reconnu inexact en plus d’un endroit, quoique nous n’ayons pas voulu alors nous livrer nous-mêmes à une critique du texte ; ainsi là où les principales éditions, comme celles de Griesbach, de Scholz, de Lachnmann, de Tischendorf, et souvent d’autres moins connues, se trouvaient d’accord, nous avions suivi le texte tel qu’elles nous le donnent, n’ayant aucun motif pour nous attacher à un texte moins pur. D’un autre côté, ne voulant pas faire de la critique, nous avions purement et simplement conservé le texte reçu, là où ces principaux éditeurs ne s’accordaient pas. Nous avions pris soin, en même temps, d’indiquer chaque fois, en note, les passages dans lesquels nous nous écartions du texte reçu dont nous donnions aussi chaque fois la traduction ; et si dans l’Apocalypse il en était autrement, cela tenait à ce que, comme nous l’avons déjà dit, l’Apocalypse a été imprimée par Érasme d’après un seul manuscrit bien inexact, et auquel il manquait même une partie que ce savant a traduite du latin, tandis que lors de notre première édition, on avait collationné avec plus ou moins de soin 93 manuscrits, dont trois à lettres onciales, — auxquels on peut maintenant ajouter le manuscrit du Sinaï et celui de Porphyrius. Nous ne pensions pas qu’il fallût rappeler toutes les fautes d’un seul manuscrit imparfait. Érasme a fait ce qu’il a pu, — mais il n’était pas besoin de reproduire, même en note, des erreurs qu’il n’a pu éviter.

Dans l’édition que nous présentons aujourd’hui au public, nous nous sommes livrés nous-mêmes à une étude approfondie du texte ; nous avons profité des nouveaux et importants manuscrits qui ont été découverts et publiés ; nous avons (laissant à peu près de côté Scholz qui s’est jugé lui-même) consulté Tischendorf (la VIIIe édition), Alford, Meyer, de Wette. Nous avons de plus, pour tous les textes controversés, comparé les manuscrits du Sinaï, du Vatican, de Dublin, le manuscrit Alexandrin, celui de de Bèze, le manuscrit d’Éphrem, St Gall, Claromontanus, le manuscrit dit de Land dans les Actes, Porphyrius en grande partie, la Vulgate, l’ancienne version latine dans Sabatier et Blanchini. Pour la version syriaque, nous avons dû nous en rapporter à d’autres, ne connaissant pas cette langue nous-mêmes, et ne recourant d’ailleurs à cette source que pour constater la présence ou l’absence de mots, ou de passages. Nous avons consulté aussi le Zacynthius de Luc, et occasionnellement les pères, — puis Étienne, de Bèze, Érasme I, et nous avons comparé tous les manuscrits qui ont été publiés. Ceux-là seuls qui se sont occupés eux-mêmes de semblables travaux savent les soins et les peines qu’ils exigent. Toutefois notre but n’était pas de faire une œuvre scientifique ou une édition critique, mais de fournir une traduction correcte du texte le plus certain auquel il fût possible d’arriver ; et ce travail et ces soins nous les devions à la Parole de Dieu et aux bien-aimés du Seigneur qui en font cas.