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préface.

anciennes que tous les manuscrits, comparés avec soin, viennent éclaircir les textes. Aucun manuscrit toutefois n’est assez ancien pour avoir échappé à ces funestes interventions, en sorte que le système qui ne veut pour autorité que les plus anciens manuscrits en eux-mêmes, sans tenir compte d’aucune comparaison adéquate et sans peser les évidences internes, faillit nécessairement en résultat. Des conjectures ne méritent aucune confiance ; mais peser l’évidence relativement à des faits, n’est pas faire des conjectures.

Les trois plus graves questions qui s’élèvent relativement au texte sont : 1 Tim. III, 16, les premiers versets de Jean VIII, et la dernière partie de Marc XVI. Je ne prononce aucun jugement quant à la première, parce qu’elle a été l’objet de longues dissertations de la part d’un grand nombre de critiques. Pour ce qui concerne le commencement de Jean VIII, je n’ai aucun doute sur son authenticité. Augustin nous dit que le passage a été omis dans certains manuscrits peu dignes de confiance, parce qu’on l’estimait contraire à la morale ; à quoi nous pouvons ajouter que, d’après notre propre examen du texte dans l’un des meilleurs manuscrits de l’ancienne version latine, on a déchiré de ce manuscrit deux pages qui le contenaient, avec une partie du texte qui précède et de celui qui suit. Quant à la fin de Marc et à son indépendance apparente, je ferai remarquer que les Évangiles nous présentent deux fins à la vie du Seigneur, s’avoir : sa manifestation à ses disciples en Galilée, rapportée par Matthieu, sans aucune mention de son ascension, ce qui est en parfait accord avec le caractère général de cet évangile ; — et sa manifestation à Béthanie où son ascension eut lieu, partie qui nous est rapportée par Luc, au caractère de l’évangile duquel elle se rattache. L’une des scènes nous montre le résidu juif reconnu et l’évangile envoyé sur la terre aux nations ; l’autre, le fils de l’homme élevé au ciel et le message venant du ciel adressé à tout le monde en commençant par Jérusalem elle-même, — l’une, messianique, si nous pouvons dire ainsi, l’autre, céleste. Or Marc, jusqu’à la fin du verset 8 du chap. VIII, nous donne la scène finale de Matthieu ; — depuis le vers. 9, un sommaire de celle de Béthanie et de l’ascension, qui forme ainsi une partie distincte, une sorte d’appendice.

Si nous sommes entrés dans ces quelques détails, très-sommaires d’ailleurs, relativement à la critique du texte, nous l’avons fait pour détourner des personnes non versées en ces matières de se hasarder à tirer des conclusions, et en vue aussi de rassurer parfaitement ceux que des savants ou prétendus savants chercheraient à troubler par des questions de texte. « Les variantes, dit un savant traducteur moderne, sont non-seulement la plupart dénuées d’intérêt, mais on peut dire que nulle d’entr’elles, fût-elle admise comme authentique, n’introduirait dans le texte du Nouveau Testament, ou n’en ferait disparaître rien qui portât la moindre atteinte, ni aux vérités de fait, ni aux vérités de dogme qui constituent l’essence de l’Évangile. »

Il demeure ainsi bien établi que le résultat de tous les travaux des savants a été des plus heureux pour tous ceux qui attachent une juste importance à l’intégrité de la Parole. Sans doute, je le répète, la faiblesse humaine a laissé ses traces ici aussi, comme partout où quelque chose a été confié à l’homme, mais la providence de Dieu a veillé sur sa Parole, en sorte que, malgré la grande différence des systèmes que les savants ont suivis pour la révision du texte, ils sont arrivés cependant à des résultats presque entièrement identiques. Un ou deux