Page:Darby - Les saints livres connus sous le nom de Nouveau Testament, version nouvelle 1872.pdf/5

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
iii
préface.

appuient, beaucoup plus que les manuscrits alexandrins, le texte reçu ; cependant par le fait il s’en est souvent écarté, de sorte que son texte diffère peu de celui de Griesbach ; dans un cours public en Angleterre, il a même abandonné son système, déclarant que, dans une nouvelle édition, il adopterait de préférence les leçons alexandrines qu’il avait rejetées. Lachmann a suivi une route à lui : posant d’abord comme principe qu’on ne suarait retrouver le texte autographe, il a cherché, non pas précisément à s’en rapprocher le plus possible, mais tenant pour certain que les manuscrits des quatre premiers siècles doivent être plus exacts, il n’a voulu en examiner aucun qui n’appartînt pas à ces quatre siècles ; ce système est trop absolu pour être sûr. Tischendorf, d’une capacité de premier ordre, et infatigable dans ses recherches, suit principalement comme Griesbach les manuscrits à lettres onciales : tant soit peu téméraire dans sa première édition, il est devenu beaucoup plus sobre dans les éditions subséquentes et il y a rétabli beaucoup de leçons qu’il avait d’abord rejetées. Matthaei, contemporain de Griesbach, a fondé son édition sur les manuscrits qui se trouvent en la possession du synode russe et qui appartiennent à la famille byzantine. Lui aussi a suivi un système absolu et a fait même une guerre acharnée à ceux qui se sont attachés de préférence au texte alexandrin.

On peut ajouter aux noms qui précèdent, ceux de Birch, d’Alford, de Meyer, de de Wette, de Tregelles, qui ont aussi contribué pour leur part à cette œuvre de la reconstruction du texte. D’autres hommes, sans doute, se sont occupés du même travail, mais il suffit d’indiquer ici les principaux d’entre eux.

Comme nous venons de le dire, les savants ont fait du texte des divers manuscrits, connus jusqu’à ce jour, l’object d’une étude minutieuse et approfondie : ils les ont classés, et il semble que ce soit avec raison, en deux grandes familles ou écoles de leçons : les manuscrits orientaux ou byzantins, et les manuscrits dits alexandrins, le même manuscrit toutefois pouvant varier dans ses différentes parties quant à l’école qu’il suit. Ainsi, selon Griesbach, le manuscrit alexandrin (désigné par A) est byzantin dans les Évangiles et alexandrin dans les Épîtres ; ainsi encore Porphyrius, qui, dans 6 ou 8 chap. des Actes, va si invariablement avec le texte reçu que plus que plus tard nous le consultions à peine, tandis que dans les Épîtres il appartient plutôt à l’école alexandrine bien que pas d’une manière absolue.

Les manuscrits du Sinaï (א), du Vatican (B), et de Dublin (Z), sont les exemples les plus parfaits de la famille alexandrine ; celui de Dublin étant de beaucoup la copie la plus correcte (nous n’y avons rencontré qu’une seule faute de ce genre), mais il ne contient que l’évangile de Matthieu avec bien des lacunes. Comme copie, le manuscrit du Vatican est bien supérieur à celui du Sinaï qui est loin d’être correct, en particulier dans l’Apocalypse où il est tout le contraire, quelle que soit d’ailleurs sa valeur comme étant probablement la plus ancienne de toutes les copies que nous avons, et comme contenant tous les livres du Nouveau Testament ; mais il faut nous souvenir que nous n’avons aucun manuscrit qui date d’avant le temps où l’empire fut devenu chrétien, et que Dioclétien avait détruit tous les manuscrits qu’il avait pu trouver. Le texte appelé alexandrin est le plus ancien que nous ayons, en fait de manuscrits grecs.

Le manuscrit dit « Alexandrin », (A), n’est pas uniformément alexandrin dans son texte ; mais si nous devons en croire Scrivener, la version syriaque dite