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il les bénit. 51Et il arriva qu’en les bénissant, il fut séparé d’eux[1], et fut élevé dans le ciel. 52Et eux, lui ayant rendu hommage, s’en retournèrent à Jérusalem avec une grande joie. 53Et ils étaient continuellement dans le temple[2], louant et bénissant Dieu.[3]


ÉVANGILE SELON JEAN.


I[4]. — Au commencement était la parole ; et la parole était auprès[5] de Dieu ; et la parole était Dieu. 2Elle[6] était au commencement auprès[5] de Dieu. 3Toutes choses furent faites[7] par elle, et sans elle pas une seule chose ne fut faite de ce qui a été fait[8]. 4En elle était [la] vie, et la vie était la lumière des hommes[9]. 5Et la lumière luit dans les ténèbres ; et les ténèbres ne l’ont pas comprise[10].

6Il y eut un homme envoyé de Dieu ; son nom [était] Jean. 7Celui-ci vint pour [rendre] témoignage, pour rendre témoignage de[11] la lumière, afin que tous crussent par lui. 8Lui[12] n’était pas la lumière, mais pour rendre témoignage de[11] la lumière : 9la vraie lumière était celle, qui, venant au monde, éclaire[13] tout homme. 10Il[14] était dans le monde, et le monde fut[15] fait par lui[14]; et le monde ne l’a pas connu. 11Il[14] vint chez soi[16]; et les siens[17] ne l’ont

  1. ou : se sépara d’eux
  2. ἱερόν.
  3. R. aj. : Amen.
  4. La langue grecque permet généralement d’omettre les pronoms avant les verbes, là où il ne s’agit pas de mettre en une évidence particulière la personne qu’ils désignent. Mais Jean fait un emploi si fréquent de ἐγὼ (moi), qu’on ne peut pas, dans tous les cas, attribuer à ce pronom la même emphase que produit en français l’emploi du moi. Nous avons cru toutefois, en dépit de ce qu’il y a d’un peu lourd dans le moi français, devoir rendre littéralement aussi souvent que possible la particularité du langage de Jean dont nous parlons ici. — Le même esprit d’emphase amène l’emploi très-fréquent dans Jean de ἐκεῖνος, celui-là, quelquefois avec le sens de : un [homme] tel que celui-là. — Une autre particularité du style de Jean, c’est l’usage qu’il fait de ἵνα pour ὅτι.
  5. a et b le grec implique l’idée de direction vers.
  6. οὗτος
  7. ou : ont été faites.
  8. ou : n’a été fait de ce qui est fait.
  9. c’est une proposition réciproque ; on pourrait traduire aussi : la lumière des hommes était la vie.
  10. ou : saisie.
  11. a et b ou : touchant.
  12. ἐκεῖνος
  13. ou : est lumière à tout homme, jette sa lumière sur. — En dépit des anciens, je pense que c’est une erreur de traduire : tout homme venant au monde. Ἐρχόμενον εἰς τὸν κόσμον est une expression rabbinique pour l’homme ; mais il s’agit ici de l’incarnation, comme on voit au vers. 10. Les vues des pères sur ce point étaient infectées de platonisme, que Jean réfute sur tous les points. L’introduction par Jean ici de ἄνθρωπον fait de la citation de l’expression rabbinique, comme d’un argument en faveur de la traduction : tout homme venant au monde, une erreur ; car, je le répète, les rabbins emploient ἐρχόμενον εἰς τὸν κόσμον comme équivalent de l’homme.
  14. a, b et c c. à d. la Parole qui était lumière.
  15. ou : a été.
  16. εἰς τὰ ἴδια, ce qui était à lui, mais employé par Jean de la manière la plus générale pour des personnes.
  17. οἱ ἴδιοι.