Le fait était toujours le même quant aux Juifs ; mais ils s’attendaient à quelque chose, parce qu’ils avaient des promesses. Pierre, l’apôtre de la circoncision, s’adressait à un peuple qui était extérieurement le peuple de Dieu ; il pouvait leur dire : vous êtes les enfants de la promesse, les enfants d’Abraham, les prémices. Quant aux gentils, ils étaient de petits chiens, comme disait Jésus à la femme cananéenne : Il ne convient pas de prendre le pain des enfants, et de le jeter aux petits chiens. (Matth. XV, 26.)
Quand Paul s’adresse aux gentils, il puise le droit de leur parler de Christ, dans le fond de cette grâce qui ne connaissait rien que le droit de Dieu à faire grâce.
Cette pauvre Syrophénicienne, qui était d’une race maudite extérieurement, qui n’avait droit à rien, reconnaît qu’elle n’est qu’un petit chien, et elle goûte toutes les douceurs de la grâce de Dieu. — Tout ce que tu veux, dit le Seigneur. — S’il s’agissait de tes droits, je te dirais : tu n’as droit à rien ; je ne suis envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël, et tu n’es pas une de ces brebis.
Mais c’est à la grâce que cette femme a recours ; et il y a tant de grâce en Dieu, qu’elle peut dire : je mangerai tout de même ; alors le