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chère. 25Or son fils aîné était aux champs ; et comme il revenait et qu’il approchait de la maison, il entendit la mélodie et les danses ; 26et, ayant appelé l’un des serviteurs, il demanda ce que c’était. 27Et il lui dit : Ton frère est venu, et ton père a tué le veau gras, parce qu’il l’a recouvré sain et sauf. 28Et il se mit en colère et ne voulait pas entrer. Et son père étant sorti, le pria. 29Mais lui, répondant, dit à son père : Voici tant d’années que je te sers[1], et jamais je n’ai transgressé ton commandement ; et tu ne m’as jamais donné un chevreau pour faire bonne chère avec mes amis ; 30mais quand celui-ci, ton fils, qui a mangé ton bien avec des prostituées, est venu, tu as tué pour lui le veau gras. 31Et il lui dit : [Mon] enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi ; 32mais il fallait faire bonne chère et se réjouir ; car celui-ci, ton frère, était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé.

XVI. — Et il dit aussi à ses disciples : Il y avait un homme riche qui avait un économe ; et celui-ci fut accusé devant lui comme dissipant ses biens. 2Et l’ayant appelé, il lui dit : Qu’est-ce que ceci que j’entends dire de toi ? Rends compte de ton administration ; car tu ne pourras plus administrer. 3Et l’économe dit en lui-même : Que ferai-je, car mon maître m’ôte l’administration ? Je ne puis pas bêcher la terre ; j’ai honte de mendier : 4je sais ce que je ferai, afin que quand je serai renvoyé de mon administration, je sois reçu dans leurs maisons. 5Et ayant appelé chacun des débiteurs de son maître, il dit au premier : Combien dois-tu à mon maître ? 6Et il dit : Cent baths[2] d’huile. Et il lui dit : Prends ton écrit, et assieds-toi promptement et écris cinquante. 7Puis il dit à un autre : Et toi, combien dois-tu ? Et il dit : Cent cors de froment. Et il lui dit : Prends ton écrit, et écris quatre-vingts. 8Et le maître loua l’économe injuste parce qu’il avait agi prudemment. Car les fils de ce siècle sont plus prudents, par rapport à leur propre génération, que les fils de la lumière. 9Et moi, je vous dis : Faites-vous des amis avec les richesses injustes[3], afin que, quand vous viendrez[4] à manquer, vous soyez reçus dans les tabernacles éternels. 10Celui qui est fidèle dans ce qui est très-petit, est fidèle aussi dans ce qui est grand ; et celui qui est injuste dans ce qui est très-petit, est injuste aussi dans ce qui est grand. 11Si donc vous n’avez pas été fidèles dans les richesses injustes[5], qui vous confiera les vraies ? 12Et si, dans ce qui est à autrui, vous n’avez pas été fidèles, qui vous donnera ce qui est vôtre ? 13Nul serviteur ne peut servir[1] deux maîtres ; car ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre : vous ne pouvez servir Dieu et les richesses[6].

14Et les pharisiens aussi, qui étaient avares, entendirent toutes ces choses, et ils se moquèrent de lui. 15Et il leur dit : Vous êtes ceux qui se justifient eux-mêmes devant les hommes ; mais Dieu connaît vos cœurs : car ce qui est haut estimé parmi les hommes est une abomination devant Dieu. 16La loi et les prophètes [ont été] jusqu’à Jean ; dès lors le royaume de Dieu est annoncé[7] et chacun use de violence pour y entrer. 17Or il est plus facile que le ciel et la terre passent, qu’il ne l’est qu’un seul trait de lettre de la loi tombe. 18Quiconque répudie sa femme et en épouse une autre, commet adultère ; et quiconque épouse une femme répudiée par son mari, commet adultère.

19Or il y avait un homme riche qui se vêtait de pourpre et de fin lin, et qui faisait joyeuse chère, chaque jour, splendidement. 20Et il y avait un pauvre, nommé Lazare, couché à sa porte, tout couvert d’ulcères, 21et qui désirait de se rassasier des miettes qui tombaient de la table du riche ; mais les chiens aussi venaient lécher ses ulcères. 22Et il arriva que le pauvre mourut, et qu’il fut porté par les anges dans le sein d’Abraham. Et le riche aussi mourut, et fut enseveli. 23Et, en hadès[8], levant ses yeux, comme il était dans les tourments, il voit de loin Abraham, et Lazare dans son sein. 24Et s’écriant, il dit : Père Abraham, aie pitié de moi et envoie Lazare, afin qu’il trempe dans l’eau le bout de son doigt, et qu’il rafraîchisse ma langue, car je suis tourmenté dans cette flamme. 25Mais Abraham dit : [Mon] enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie, et Lazare pareillement les maux ; et maintenant lui est consolé ici[9], et toi tu es tourmenté. 26Et outre tout cela, un grand gouffre est fermement établi entre nous et vous ; en sorte que ceux qui veulent passer d’ici vers vous ne le peuvent, et que ceux qui [veulent passer] de là ne traversent pas non plus vers nous. 27Et il dit : Je te prie donc, père, de l’envoyer dans la maison de mon père, 28car j’ai cinq frères, en sorte qu’il les adjure ; de peur qu’eux aussi ne viennent dans ce lieu de tourment. 29Mais Abraham lui dit : Ils ont Moïse et les prophètes ; qu’ils les écoutent. 30Mais il dit : Non, père Abraham ; mais si quelqu’un va des morts vers eux, ils se repentiront. 31Et il lui dit : s’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne seront pas persuadés non plus si quelqu’un ressuscitait d’entre les morts.

XVII. — Or il dit à ses disciples : Il est impossible qu’il n’arrive pas des scan-

  1. a et b servir, ici, comme Matth. VI, 24.
  2. voyez la note, Éz. XLV, 14.
  3. litt. : le mammon de l’injustice.
  4. selon qqs. : quand elles viendront.
  5. ou : le mammon injuste.
  6. ou : mammon.
  7. litt. : évangélisé.
  8. voyez la note, Matth. XI, 23.
  9. R. om. : ici.