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vissent. 13Car tous les prophètes et la loi ont prophétisé jusqu’à Jean. 14Et si vous voulez recevoir [ce que je vous dis], celui-ci est Élie qui doit venir. 15Qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende. 16Mais à qui comparerai-je cette génération ? Elle est semblable à de petits enfants assis dans les marchés, et criant à leurs compagnons, 17et disant : Nous vous avons joué de la flûte, et vous n’avez pas dansé ; nous vous avons chanté des complaintes, et vous ne vous êtes pas lamentés. 18Car Jean est venu ne mangeant ni ne buvant, et ils disent : Il a un démon. 19Le fils de l’homme est venu mangeant et buvant, et ils disent : Voici un mangeur et un buveur, un ami des publicains et des pécheurs. Et la sagesse a été justifiée par ses enfants.

20Alors il commença à adresser des reproches aux villes dans lesquelles le plus grand nombre de ses miracles avaient été faits, parce qu’elles ne s’étaient pas repenties : 21Malheur à toi, Chorazin ! malheur à toi, Bethsaïda ! car si les miracles qui ont été faits au milieu de vous eussent été faits dans Tyr et dans Sidon, il y a longtemps qu’elles se seraient repenties sous le sac et la cendre. 22Mais je vous dis que le sort de Tyr et de Sidon sera plus supportable au jour de jugement que le vôtre. 23Et toi, Capernaüm, qui as été élevée jusqu’au ciel, tu seras abaissée jusque dans le hadès[1]; car si les miracles qui ont été faits au milieu de toi eussent été faits dans Sodome, elle serait demeurée jusqu’à aujourd’hui. 24Mais je vous dis que le sort du pays de Sodome sera plus supportable au jour de jugement que le tien.

25En ce temps-là, Jésus répondit et dit : Je te loue, ô Père, Seigneur du ciel et de la terre, parce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et que tu les as révélées aux petits enfants. 26Oui, Père, car c’est ce que tu as trouvé bon devant toi. 27Toutes choses m’ont été livrées par mon Père ; et personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père ; ni personne ne connaît le Père, si ce n’est le Fils, et celui à qui le Fils voudra le révéler. 28Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos. 29Prenez mon joug sur vous, et apprenez de moi, car je suis débonnaire et humble de cœur ; et vous trouverez le repos de vos âmes. 30Car mon joug est aisé et mon fardeau est léger.

XII. — En ce temps-là, Jésus allait par les blés, un jour de sabbat[2]; et ses disciples avaient faim, et se mirent à arracher des épis et à manger. 2Et les pharisiens voyant [cela], lui dirent : Voilà, tes disciples font ce qu’il n’est pas permis de faire en un jour de sabbat. 3Mais il leur dit : N’avez-vous pas lu ce que fit David, quand il eut faim,[3] et ceux qui étaient avec lui ; 4comment il entra dans la maison de Dieu, et mangea les pains de proposition, qu’il ne lui était pas permis de manger, ni à ceux qui étaient avec lui, mais aux sacrificateurs seuls ? 5Ou n’avez-vous pas lu dans la loi, que, le jour de sabbat, les sacrificateurs dans le temple profanent le sabbat et ne sont pas coupables ? 6Mais je vous dis qu’il y a ici quelque chose[4] de plus grand que le temple. 7Et si vous aviez connu ce que c’est que : « Je veux miséricorde et non pas sacrifice »[AT 1], vous n’auriez pas condamné ceux qui ne sont pas coupables. 8Car le fils de l’homme est seigneur[5] du sabbat.

9Et étant parti de là, il vint dans leur synagogue. 10Et voici, il y avait [là] un homme qui avait la main sèche. Et ils l’interrogèrent, disant : Est-il permis de guérir, le jour de sabbat ? — afin de l’accuser. 11Mais il leur dit : Quel sera l’homme d’entre vous, qui aura une[6] brebis, et qui, si elle vient à tomber dans une fosse un jour de sabbat, ne la prendra et ne la relèvera pas ? 12Combien donc un homme vaut-il mieux qu’une brebis ! De sorte qu’il est permis de faire du bien le jour de sabbat. 13Alors il dit à l’homme : Étends ta main. Et il l’étendit, et elle fut rendue saine comme l’autre.

14Et les pharisiens, étant sortis, tinrent conseil contre lui pour le faire périr ; 15mais Jésus, le sachant, se retira de là ; et de grandes foules le suivirent, et il les guérit tous. 16Et il leur défendit expressément de rendre son nom public, 17afin que[7] fût accompli ce qui a été dit par Ésaïe le prophète, disant : 18« Voici mon serviteur que j’ai élu, mon bien-aimé, en qui mon âme a trouvé son plaisir ; je mettrai mon Esprit sur lui, et il annoncera [le] jugement aux nations. 19Il ne contestera pas, et ne criera pas, et personne n’entendra sa voix dans les rues ; 20il ne brisera pas le roseau froissé, et il n’éteindra pas le lumignon qui fume, jusqu’à ce qu’il ait produit en victoire le jugement ; 21et les nations espéreront en son nom »[AT 2].

22Alors il lui fut amené un démoniaque aveugle et muet, et il le guérit ; de sorte que l’homme aveugle et muet parlait et voyait. 23Et toutes les foules étaient hors d’elles et disaient : Celui-ci serait-il le fils de David ? 24Mais les pharisiens, ayant entendu cela, dirent : Celui-ci ne chasse les démons que par Béelzébul, chef des démons. 25Et Jésus, connaissant leurs pensées, leur dit : Tout royaume divisé contre lui-même

  1. Os. VI, 6.
  2. És. XLII, 1–4.
  1. expression très-vague, comme shéol dans l’Ancien Testament, le lieu invisible, où les âmes des hommes vont après la mort, ― distinct de géhenne, le lieu des tourments infernaux.
  2. litt. : un (ou le) sabbat, ici, et ailleurs souvent.
  3. R. aj. : lui.
  4. R. : quelqu’un.
  5. R. aj. : aussi.
  6. une seule.
  7. R. : en sorte que.