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fligés. 8Car les campagnes de Hesbon languiront, — la vigne de Sibma. Les maîtres des nations ont abîmé ses ceps exquis : ils s’étendaient jusqu’à Jahzer, ils erraient dans le désert ; ses provins s’étendaient et dépassaient la mer. 8C’est pourquoi je pleurerai des pleurs de Jahzer la vigne de Sibma ; je vous arroserai de mes larmes, Hesbon et Elhalé, car un cri est tombé sur votre récolte et sur votre moisson. 10Et la joie et l’allégresse ont disparu des champs fertiles[1], et dans les vignes on ne chante pas, on ne pousse pas des cris de joie ; celui qui foulait ne foule plus le vin dans les pressoirs : j’ai fait cesser le cri [du pressoir]. 11C’est pourquoi mes entrailles mènent un bruit sourd au sujet de Moab, comme une harpe, et mon cœur[2], au sujet de Kir-Hérès. 12Et il arrivera que quand Moab se présentera, se fatiguera sur le haut lieu, et entrera dans son sanctuaire pour prier, il ne prévaudra pas.

13Telle est la parole que l’Éternel a prononcée jadis sur Moab. 14Et maintenant l’Éternel a parlé, disant : Dans trois ans, comme les années d’un mercenaire, la gloire de Moab sera réduite à rien avec toute sa grande multitude ; et le reste sera petit, amoindri, peu de chose.

* XVII. — L’oracle touchant Damas.

Voici, Damas va cesser d’être une ville, et elle sera un monceau de ruines. 2Les villes d’Aroër sont abandonnées, elles seront pour les troupeaux ; ils y coucheront, et il n’y aura personne qui les effraye. 3Et la forteresse a cessé en Éphraïm, et le royaume à Damas ; et ce qui reste de la Syrie sera comme la gloire des fils d’Israël, dit l’Éternel des armées.

4Et il arrivera, en ce jour-là, que la gloire de Jacob sera affaiblie, et que la graisse de sa chair sera amaigrie. 5Et il en sera comme quand le moissonneur récolte les blés[3], et que son bras moissonne les épis ; il en sera comme quand on ramasse des épis dans la vallée de Rephaïm. 6Mais il y restera un grappillage, comme quand on secoue l’olivier : deux, trois baies au plus haut sommet, quatre, cinq dans ses branches fruitières, dit l’Éternel, le Dieu d’Israël.

7En ce jour-là, l’homme regardera vers celui qui l’a fait, et ses yeux verront le Saint d’Israël ; 8et il ne regardera pas aux autels, œuvre de ses mains, et il ne tournera pas son regard vers ce que ses doigts ont fait, ni vers les ashères[4], ni vers les colonnes consacrées au soleil. 9En ce jour-là ses villes fortifiées seront comme les lieux délaissés d’un bois épais et d’un sommet, qui ont été délaissés devant les fils d’Israël ; et ce sera une désolation. 10Car tu as oublié le Dieu de ton salut, et tu ne t’es pas souvenue du rocher de ton lieu fort ; c’est pourquoi tu planteras des plantations agréables, et tu les sèmeras de ceps étrangers ; 11le jour même où tu planteras, tu feras croître[5], et le matin tu feras pousser ta semence ; [mais] au jour de l’entrée en possession, la moisson sera un monceau, et la douleur, incurable[6].

12Malheur à la multitude de peuples nombreux ! ils bruient comme le bruit des mers, — et au tumulte des peuplades ! ils s’émeuvent en tumulte comme le tumulte de grosses eaux. 13Les peuplades s’émeuvent en tumulte comme les grandes eaux s’émeuvent en tumulte ; mais [Dieu] les reprendra, et elles fuiront au loin, et elles seront chassées comme la balle des montagnes devant le vent, et comme le chaume devant le tourbillon : 14au temps du soir, voici l’épouvante ; avant le matin, elles ne sont plus. Tel est le partage de ceux qui nous dépouillent, et le sort de ceux qui nous pillent.

* XVIII. — Ha ! pays qui fais ombre avec tes[7] ailes, [toi] qui es au delà des fleuves de Cush, 2qui envoies des ambassadeurs sur la mer et dans des vaisseaux de papyrus, sur la face des eaux, [disant] : Allez, messagers rapides, vers une nation répandue loin et ravagée[8], vers un peuple merveilleux dès ce temps et au delà, vers une nation qui attend, attend, et qui est foulée aux pieds, de laquelle les rivières ont ravagé le pays. 3Vous tous, habitants du monde, et vous qui demeurez sur la terre, quand l’étendard sera élevé sur les montagnes, voyez ; et quand la trompette sonnera, écoutez ! 4Car ainsi m’a dit l’Éternel : Je resterai tranquille, et je regarderai de ma demeure, comme une chaleur sereine sur la verdure[9], comme une nuée de rosée dans la chaleur de la moisson. 5Car avant la moisson, lorsque la floraison est finie et que la fleur devient un raisin vert qui mûrit, il coupera les pousses avec des serpes, et il ôtera, [et] retranchera les sarments. 6Ils seront abandonnés ensemble aux oiseaux de proie des montagnes et aux bêtes de la terre ; et les oiseaux de proie passeront l’été sur eux, et toutes les bêtes de la terre passeront l’hiver sur eux. 7En ce temps-là, un présent sera apporté à l’Éternel des armées, [le présent] d’un peuple répandu loin et ravagé, — et de la part d’un peuple merveilleux dès ce temps et au delà, de la part d’une nation qui attend, attend, et qui est foulée aux pieds, de laquelle les rivières ont ravagé le pays,… au lieu où est le nom de l’Éternel des armées, à la montagne de Sion.

* XIX. — L’oracle touchant l’Égypte.

Voici, l’Éternel, porté sur une nuée rapide, vient en Égypte, et les idoles de l’É-

  1. hébr. : du Carmel.
  2. litt. : mon intérieur.
  3. ou : le blé sur pied.
  4. ou : Astarté ; ou : images en son honneur.
  5. d’autres : tu entoureras d’une haie.
  6. ou : [mais] la moisson sera un monceau (ou : aura fui), au jour de la [blessure] profonde et de la douleur incurable.
  7. d’autres : qui fais retentir le cliquetis de [tes].
  8. ou : élancée et épilée.
  9. d’autres : par la lumière.