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paître dans les jardins et pour cueillir des lis. 3Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi ; il paît parmi les lis.

4Tu es belle, mon amie, comme Thirtsa, agréable comme Jérusalem, redoutable comme des troupes sous leurs bannières. 5Détourne de moi tes yeux, car ils me troublent. Tes cheveux sont comme un troupeau de chèvres sur les pentes de Galaad ; 6tes dents, comme un troupeau de brebis qui montent du lavoir, qui toutes ont des jumeaux, et pas une d’elles n’est stérile ; 7ta joue est comme un quartier de grenade derrière ton voile. 8Il y a soixante reines, et quatre-vingts concubines, et des jeunes filles sans nombre : 9ma colombe, ma parfaite, est unique ; elle est l’unique de sa mère, la choisie de celle qui l’a enfantée. Les filles l’ont vue, et l’ont dite bienheureuse ; les reines aussi et les concubines, et elles l’ont louée.

10Qui est celle-ci qui apparaît comme l’aurore, belle comme la lune, pure comme le soleil, redoutable comme des troupes sous leurs bannières ?

11Je suis descendu au jardin des noisettes, pour voir la verdure de la vallée, pour voir si la vigne bourgeonne, si les grenadiers s’épanouissent. 12Sans que je m’en aperçusse, mon âme m’a transporté sur les chars de mon peuple de franche volonté.

13* Reviens, reviens, Sulamithe ! reviens, reviens, et que nous te voyions. — Que verriez-vous dans la Sulamithe ? — Comme la danse de deux bandes.

VII. — Que tes pieds sont beaux dans ta chaussure, fille de prince ! Les contours de tes hanches sont comme des joyaux, ouvrage des mains d’un artiste. 2Ton nombril est une coupe arrondie, où le vin aromatique ne manque pas ; ton ventre, un tas de froment, entouré de lis. 3Tes deux seins sont comme deux faons jumeaux d’une gazelle. 4Ton cou est comme une tour d’ivoire ; tes yeux sont comme les étangs [qui sont] à Hesbon, vers la porte de Bath-Rabbim ; ton nez est comme la tour du Liban, qui regarde vers Damas ; 5ta tête, sur toi, comme le Carmel, et les cheveux de ta tête comme la pourpre. Un roi est enchaîné par [tes] boucles. 6Que tu es belle, et que tu es agréable, mon amour, dans tes délices ! 7Ta taille ressemble à un palmier, et tes seins à des grappes. 8J’ai dit : Je monterai sur le palmier, je saisirai ses rameaux ; et que tes seins soient comme les grappes de la vigne, et le parfum de ton nez comme des pommes, et ton palais comme le bon vin,…[1]

Qui coule aisément pour mon bien-aimé, [et] qui glisse sur les lèvres de ceux qui s’endorment. 10Je suis à mon bien-aimé, et son désir se porte vers moi. — 11Viens, mon bien-aimé, sortons aux champs, passons la nuit dans les villages. 12Nous nous lèverons dès le matin, [pour aller] aux vignes ; nous verrons si la vigne bourgeonne, si la fleur s’ouvre, si les grenadiers s’épanouissent : là je te donnerai mes amours. 13Les mandragores donnent [leur] parfum ; et à nos portes il y a tous les fruits exquis, nouveaux et anciens : mon bien-aimé, je les ai gardés pour toi !

VIII. — Oh ! que tu fusses pour moi comme un frère qui ait sucé les mamelles de ma mère ! Si je te trouvais dehors, je t’embrasserais, sans qu’on m’en méprisât. 2Je t’amènerais, je t’introduirais dans la maison de ma mère : tu m’instruirais[2]; je te ferais boire du vin aromatisé, du jus de mes grenades. 3Sa main gauche serait sous ma tête, et sa droite m’embrasserait !

4Je vous adjure, filles de Jérusalem, pourquoi éveilleriez-vous, et pourquoi réveilleriez-vous [mon] amour, avant qu’elle le veuille[3]!

5* Qui est celle-ci qui monte du désert, s’appuyant sur son bien-aimé ? — Je t’ai réveillée sous le pommier : là ta mère t’a enfantée dans les douleurs, là celle qui t’a enfantée a été en travail.

6Mets-moi comme un cachet sur ton cœur, comme un cachet sur ton bras ; car l’amour est fort comme la mort, la jalousie cruelle comme le shéol ; ses ardeurs sont des ardeurs de feu, une flamme de Jah[4]. 7Beaucoup d’eaux ne peuvent éteindre l’amour, et des fleuves ne le submergent pas ; si un homme donnait tous les biens de sa maison pour l’amour, on l’aurait en un profond mépris.

8Nous avons une petite sœur, et elle n’a pas encore de seins. Que ferons-nous pour notre sœur, au jour qu’on parlera d’elle ? — 9Si elle est une muraille, nous bâtirons sur elle une demeure[5] d’argent ; et si elle est une porte, nous la fermerons avec une planche de cèdre.

10Je suis une muraille, et mes seins sont des tours ; je fus alors à ses yeux comme celle qui a trouvé la paix. — 11Salomon avait une vigne à Baal-Hamon : il remit la vigne à des gardiens ; chacun devait apporter pour son fruit mille [pièces] d’argent. 12Ma vigne, qui est à moi, est devant moi. À toi, Salomon, les mille [pièces] ; et deux cents pour ceux qui en gardent le fruit.

13Habitante des jardins, les compagnons sont attentifs à ta voix ! Fais que je l’entende !

14Fuis, mon bien-aimé, et sois semblable à une gazelle ou au faon des biches, sur les montagnes des aromates.[6]


  1. la Sulamithe interrompt ici.
  2. ou : elle m’instruirait.
  3. voyez II, 7.
  4. voyez Ps. LXVIII, 4.
  5. ou : enceinte crénelée.
  6. En général, dans ce livre, les alinéas marquent la succession des interlocuteurs.