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1 SAMUEL XVII, XVIII

vers la ligne de bataille, à la rencontre du Philistin. 49Et David mit sa main à son sac, et y prit une pierre, et la lança avec sa fronde ; et il frappa le Philistin au front, et la pierre s’enfonça dans son front ; et il tomba sur sa face contre terre. 50Et David, avec une fronde et une pierre, fut plus fort que le Philistin, et frappa le Philistin et le tua ; et David n’avait pas d’épée en sa main. 51Et David courut, et se tint sur le Philistin, et prit son épée, et la tira de son fourreau, et le tua, et lui coupa la tête. Et les Philistins, voyant que leur homme fort était mort, s’enfuirent. 52Et les hommes d’Israël et de Juda se levèrent et poussèrent des cris, et poursuivirent les Philistins jusqu’à l’entrée du[1] ravin et jusqu’aux portes d’Ékron ; et les Philistins tombèrent tués, sur le chemin de Shaaraïm, et jusqu’à Gath, et jusqu’à Ékron. 53Et les fils d’Israël s’en revinrent de la poursuite des Philistins et pillèrent leur camp. 54Et David prit la tête du Philistin et l’apporta à Jérusalem ; et ses armes, il les mit dans sa tente.

55Et quand Saül avait vu David sortant à la rencontre du Philistin, il avait dit à Abner, chef de l’armée : Abner, de qui ce jeune homme est-il fils ? Et Abner avait dit : Ton âme est vivante, ô roi ! je n’en sais rien. 56Et le roi dit : Enquiers-toi de qui ce jeune homme est fils. 57Et comme David revenait d’avoir frappé le Philistin, Abner le prit et l’amena devant Saül, ayant la tête du Philistin à la main. 58Et Saül lui dit : Jeune homme, de qui es-tu fils ? Et David dit : Je suis fils de ton serviteur Isaï, le Bethléhémite.

XVIII. — Et il arriva, comme il achevait de parler à Saül, que l’âme de Jonathan se lia à l’âme de David ; et Jonathan l’aima comme son âme. 2Et Saül le prit ce jour-là, et ne lui permit pas de retourner à la maison de son père. 3Et Jonathan fit alliance avec David, parce qu’il l’aimait comme son âme. 4Et Jonathan se dépouilla de la robe qui était sur lui, et la donna à David, ainsi que ses vêtements, jusqu’à son épée, et à son arc, et à sa ceinture. 5Et David allait[2] partout où Saül l’envoyait, [et] il prospérait ; et Saül l’établit sur les hommes de guerre, et il était agréable aux yeux de tout le peuple, et même aux yeux des serviteurs de Saül.

6Et il arriva que, comme ils revenaient, lors du retour de David après qu’il eut frappé le Philistin, les femmes sortirent de toutes les villes d’Israël à la rencontre du roi Saül, avec joie, en chantant et en dansant, avec des tambourins et des triangles. 7Et les femmes qui jouaient s’entre-répondaient et disaient : Saül a frappé ses mille, et David ses dix mille. 8Et Saül fut très-irrité, et cette parole fut mauvaise à ses yeux, et il dit : On en a donné à David dix mille, et à moi, on m’a donné les mille : il n’y a plus pour lui que la royauté. 9Et depuis ce jour-là et dans la suite, Saül eut l’œil sur David.

10Et il arriva, dès le lendemain, qu’un mauvais esprit [envoyé] de Dieu saisit Saül ; et il prophétisa dans l’intérieur de la maison, et David jouait[3] comme les autres jours, et il y avait une lance dans la main de Saül. 11Et Saül jeta la lance, et dit : Je frapperai David et la paroi[4]. Et David se détourna de devant lui par deux fois.

12Et Saül eut peur de David ; car l’Éternel était avec lui, et il s’était retiré de Saül. 13Et Saül l’éloigna de lui, et l’établit chef de millier ; et [David] sortait et entrait devant le peuple. 14Et David était sage[5] dans toutes ses voies ; et[6] l’Éternel était avec lui. 15Et Saül vit qu’il était très-sage, et il le craignit. 16Et tout Israël et Juda aimaient David, car il sortait et entrait devant eux. 17Et Saül dit à David : Voici ma fille aînée, Mérab ; je te la donnerai pour femme ; seulement, sois-moi un homme vaillant, et combats les combats de l’Éternel. Or Saül disait : Que ma main ne soit pas sur lui, mais que la main des Philistins soit sur lui. 18Et David dit à Saül : Qui suis-je, et quelle est ma vie, quelle est en Israël la famille de mon père, pour que je sois gendre du roi ? 19Et il arriva qu’au moment où l’on devait donner Mérab, fille de Saül, à David, elle fut donnée pour femme à Adriel, le Meholathite.

20Et Mical, fille de Saül, aima David ; et on le rapporta à Saül, et la chose fut bonne[7] à ses yeux. 21Et Saül dit : Je la lui donnerai, et elle lui sera en piège, et la main des Philistins sera sur lui. Et Saül dit à David : Par l’une ou l’autre[8], tu seras aujourd’hui mon gendre. 22Et Saül commanda à ses serviteurs : Parlez secrètement à David, en disant : Voici, le roi prend plaisir en toi, et tous ses serviteurs t’aiment ; maintenant donc sois gendre du roi. 23Et les serviteurs de Saül dirent ces paroles aux oreilles de David. Et David dit : Est-ce peu de chose à vos yeux que de devenir gendre du roi ? et moi, je suis un homme pauvre et peu considérable. 24Et les serviteurs de Saül lui rapportèrent cela, disant : David a parlé de cette manière. 25Et Saül dit : Vous direz ainsi à David : Le roi ne désire point de dot, mais cent prépuces de Philistins, pour que le roi soit vengé de ses ennemis. Et Saül pensait faire tomber David par la main des Philistins. 26Et ses serviteurs rapportèrent ces paroles à David, et la chose fut bonne[7] aux yeux de David de devenir gendre du roi. Et les jours n’étaient pas accomplis, 27que David se leva, et s’en alla, lui et ses

  1. litt. : jusqu’à ce que tu viennes au.
  2. ailleurs : entrait en campagne ; litt. : sortait.
  3. litt. : jouait de sa main.
  4. c. à d. : Je le clouerai avec ma lance à la paroi.
  5. ailleurs aussi : prospérait.
  6. ou : car.
  7. a et b ici, litt. : droite.
  8. ou : Pour la seconde fois.