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n’eût pas été méprisé et rejeté, il aurait été grand aux yeux de ceux qui ne savent ni juger de ce qui est moralement beau ni l’apprécier ; ou, en d’autres termes, on eût pu lui appliquer ce qu’il disait aux Pharisiens : Ce qui est élevé devant l’homme est en abomination devant Dieu. Luc, xvi, 15. Or,le disciple n’est pas plus grand que son maître, ni le serviteur que son seigneur ; c’est là une leçon difficile que nous avons à apprendre ; et que, comme les disciples d’autrefois, nous avons mille peines à nous rappeler, ou plutôt que nous oublions sans cesse ; et le Seigneur y revient fréquemment par ce qu’il sait combien notre chair est froissée de l’idée de n’être rien estimée. Ici, il enseigne positivement à son peuple qu’une mortification habituelle de celle chair (se couper un bras, s’arracher un œil) est une discipline nécessaire à s’imposer, si l’on veut jouir des bénédictions promises par l’Évangile. Et, le Grand Scrutateur des cœurs n’attaque pas, comme fâcheuse seulement pour les individus, la disposition qu’il voyait chez ses disciples ; mais il montre encore les pernicieux effets qu’elle aurait dans l’Église et dans le monde s’ils avaient le malheur de n’y pas renoncer. Ainsi celui qui chercherait à s’élever de quelque manière, en prenant un titre honoré dans le monde comme celui de Pasteur ou de Docteur, ou qui voudrait exercer une autorité de près ou de loin semblable à celle devant laquelle la chair consent à se plier, comme celle dont le monde investit les ministres de ses Églises, devait nécessairement s’attendre à devenir un scandale pour les faibles. Supposé même que celle autorité fût aussi bien ménagée qu’elle l’a été et l’est malheureusement peu, surtout envers les pauvres du troupeau, ce n’était pas encore ce qu’il fallait à l’Église. Car, ses besoins nécessitent une autorité semblable à celle qui se trouve dans sa plénitude et la perfection de son exercice, chez le grand et bon