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de la propagation de ce principe ; et il ne manque pas de donner à son peuple des consolations et des directions pour le temps ou le mal aura prevalu et triomphé. Ce mal qui devait empoisonner la Chrétienté, et qui est en opposition directe avec le caractère de Celui chez lequel on ne trouvait ni cri ni contestation, de Celui qui n’est pas venu pour être servi, mais pour servir ; ce mal est ce que je nommerai l’émulation, ou la disposition à avoir le pas sur les autres. On ne peut qu’être frappé en voyant cette disposition, que le monde est bien loin de blâmer et dont Satan devait infecter l’Église visible, se montrer chez les disciples de Jésus dans les circonstances les moins propres, en apparence, à devoir l’exciter. C’est ce qui donne lieu au Seigneur de mettre en contraste l’esprit de Dieu et celui du siècle, les principes qui doivent diriger l’Église et ceux qui dirigent le monde.

Nous lisons en Luc xxii, 24, que, lorsque le Seigneur eut institué la Cêne comme mémorial de ses souffrances expiatoires et parlé de la trahison dont il devait être la victime, ses disciples, au lieu de lui témoigner quelque sympathie comme l’on aurait dû s’y attendre, se mirent à contester entre eux pour savoir lequel était le plus grand ; triste mais prophétique tableau ! Et pourtant, ils avaient déjà reçu de leur Maître plusieurs leçons à cet égard ; entr’autres dans la circonstance dont nous avons le récit en Matth. xviii. D’entrée, nous y entendons les disciples adresser à Jésus cette question : Qui est le plus grand au royaume des Cieux ? Mais à quelle occasion ? L’Esprit-Saint nous apprend que ce fut en ce même temps-là ; c’est-à-dire après que Jésus, comme nous le voyons à la fin du chap. xvii, eut montré par un acte remarquable dans quel état d’humiliation il avait consenti à descendre pour l’amour de nous. On avait demandé à Pierre, pour lui et son Maître, le didrachme ou demi-sicle que chacun