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l’homme aura gâté, mais a promis d’être toujours avec les siens et a pourvu en même temps à sa propre gloire, en leur ordonnant de retrancher tout frère qui marcherait dans le désordre. Ainsi, deux choses sont assurées aux fidèles pour les temps les plus fâcheux, savoir : 1°. la présence du Seigneur pour leur consolation et leur force ; 2°. le droit de regarder comme un payen et un péager celui qui salit sa profession et fait blasphémer le Saint Nom dont il se réclame. Le peuple de Dieu peut toujours agir. Ceux qui sont de Christ ont l’Esprit de Christ, Esprit par lequel ils peuvent s’unir, juger de toutes choses et se retirer de tout frère qui, après répréhension, persévère dans le désordre. La consolation des adorateurs, la pureté du culte, et en conséquence le témoignage (quoique faible) rendu au monde, se trouvent donc assurés par la promesse de notre bon et gracieux Seigneur à son pauvre peuple. Tout revient à ceci, c’est que Jésus n’a pas voulu contraindre ses enfants à pécher. Or, si le Seigneur leur a donné au milieu du mal un moyen de n’y pas participer, je crois qu’il est aussi bien de leur devoir de s’assembler entr’eux que de s’abstenir de ces choses qui choquent même une conscience naturelle. Il n’y a qu’un seul Législateur ; et qui prétendra borner son autorité ? La même bouche qui a dit : Ne jurez point du tout, a dit aussi : Qu’il te soit comme un payen et un péager. Le vrai disciple se croira-t-il moins lié par une de ces paroles que par l’autre ?

Voilà ce qui me semble être l’Esprit général du discours du grand Prophète de l’Église dans ce chapitre. Prévoyant parfaitement les suites de la fâcheuse disposition qui fermentait dans le cœur des disciples, il a égard à cela et pourvoit d’avance à un moyen de sortir du labyrinthe de difficultés dans lequel celle même disposition, réalisée au milieu de l’Église de profession, jetterait les siens