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Liée au point de vue morale que le Seigneur se propose dans son discours, cette promesse est une preuve permanente qu’il y a bénédiction pour les Saints assemblés, quelles que soient d’ailleurs les circonstances extérieures. On a vu jadis l’Église puissante en œuvres et en autorité, mais non pas selon le monde, car elle en était séparée, même jusque-là que ses membres n’étaient qu’un cœur et qu’une âme et qu’ils avaient toutes choses communes ; et sa puissance spirituelle et invisible était reconnue mène par ceux du dehors, voyez Act. ii. 43.–47. iv. 37. Le nom d’Ichabod (1 Sam, iv. 21) a été écrit sur toute cette gloire, et c’est en vain qu’on chercherait aujourd’hui quelque part un témoignage aussi éclatant rendu contre le monde, par l’union des membres de l’Église et la puissance du Saint-Esprit déployée au dedans et au dehors d’eux. Le levain qui fermentait chez les disciples, savoir : le désir de briller, agit bientôt efficacement dans l’Église ; et, comme il procédait de la chair, il poussa bientôt l’Église au désir et à la recherche des choses hautes, à celles que la chair apprécie. Et à quoi cela a-t-il abouti ? hélas ! à faire devenir un beau et grand arbre (mais qui sera coupé), ce qui n’était qu’une semence de moutarde ; à ce système de Chrétienté, grand en la terre, se glorifiant de ses lumières par-dessus les Payens ou les autres infidèles, maître en apparence de leurs destinées, honorant toutes les distinctions mondaines et prêtant l’autorité du Ciel à des principes opposés à ceux du Christ de Dieu. Des milliers de personnes commencent à le voir et à le sentir ; mais que faire ? où aller ? qu’espérer de leur faible protestation contre un mal invétéré, chéri, caressé et entrelacé, faut-il dire, avec tout ce qui les entoure ? Reconstituer l’Église serait détruire la Chrétienté, et d’ailleurs quelle promesse y a-t-il de réussir ? L’Église de profession n’a point persévéré dans