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une prééminence quelconque ; le coupable n’avait pas à faire une première démarche, et c’était celui qui avait eu à souffrir, qui, devant Dieu, devait se montrer grand en cherchant à ramener l’autre. Le seul appel autorisé du Seigneur, après une seconde démarche infructueuse, devait être fait à l’église ou à l’assemblée des frères, comme au seul corps compétent pour décider dans une cause pareille ; et sa sentence, en cas que son autorité fût méprisée, devait être simplement que le coupable fût retranché de son sein et regardé comme un payen et un péager. En y regardant de près, on ne peut douter que le Seigneur, toujours dans le dessein de détruire la disposition fâcheuse qu’il découvrait se remuant dans le cœur des disciples, et qui devait plus tard amener l’Église entière à rechercher une grandeur visible dans le monde, ne déverse ici un mépris réel sur la gloire de ce dernier ; car, c’est dans son sein que l’Église devait renvoyer ceux qu’elle était contrainte de chasser du sien. Sans doute, la sentence solennelle de l’assemblée, en excluant quelqu’un de sa communion, devait paraître frappée d’impuissance à des hommes charnels qui ne peuvent apprécier que les résultats immédiats d’un jugement, ni voir ici quelque chose de bien fâcheux pour la prospérité temporelle des coupables. Quelle distance en effet entre la sentence d’une Église envers un rebelle, et celle d’un tribunal humain qui voue un criminel à la honte, à l’interdiction civile, à la perte de ses biens ou de sa liberté, quelquefois même de sa vie ! Mais l’impuissance apparente d’une décision prise par ces petits de la communion desquels le monde craint peu d’être exclus, aurait puissance dans le Ciel, et la sentence devrait être suivie de conséquences réelles quoique invisibles, et d’une durée permanente : En vérité, je vous dis que tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans les