Page:Darby - La promesse du Seigneur.djvu/13

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

force pour s’en défendre. C’est pourquoi Jésus dit à ses disciples que le Fils de l’homme est venu sauver ce qui était perdu ; parole précieuse qui nous montre à la fois noire faiblesse et notre force. Et, comme pour achever de nous montrer le fond du cœur de Dieu envers les petits, comme pour aller à l’encontre des suggestions mensongères de l’ennemi qui tire souvent, de notre état de néant, des motifs à nous faire douter de l’intérêt que Dieu nous porte, le Seigneur pose en principe un fait réjouissant qui atteste le bonheur de ceux qui se sentent privés de toute force : ainsi, dit-il, ce n’est pas la volonté de votre Père qui est aux Cieux qu’un seul de ces petits périsse. Encore une fois, c’est donc dans notre petitesse qu’est noire vraie grandeur, et dans notre infirmité que gît notre force. Veuille le Seigneur nous garder dans le sentiment habituel de ces choses, et entretenir en nous le sentiment de notre impuissance, afin que nous puissions toutes choses en Christ !

Cet éloignement de tout ce qui est grand en la chair, celle disposition d’enfant, cette petitesse de cœur et d’esprit que Jésus venait de recommander à chacun de ses disciples comme moyen d’être individuellement béni sur la terre, il les présente ensuite à chaque église ou à l’église entière comme moyen d’être bénie collectivement. Ainsi, en cas de scandale, il ne veut point qu’aucun de ses disciples en appelle au jugement du monde ; car le monde est un tribunal incapable de juger entre frère et frère ; le droit vrai ou présumé, et non la grâce, devant être la base de son jugement. C’est donc le frère scandalisé qui, d’après les ordres du Seigneur, fera l’office de conciliateur dans le cas en litige : Si ton frère a péché contre toi, va et le reprends entre toi et lui seul ; s’il t’écoute, alors tu as gagné ton frère. Cette règle devait nécessairement arrêter entre les frères toute prétention à