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Il y a donc ici quelque chose de distinct, même de bien distinct de la résurrection générale. — Et cela est confirmé par la suite du verset : Ils ne pourront plus mourir, parce qu’ils seront semblables aux anges et qu’ils seront fils de Dieu étant fils de la résurrection. La gloire d’être enfant de Dieu est ici identifiée avec celle de reprendre la vie après l’avoir quittée. — Nous trouvons encore les mêmes choses enseignées en Jean, v, 21-29. Christ vivifie et juge ; c’est ce qui venge et maintient Sa gloire outragée par Ses ennemis. Il vivifie, et le Père aussi ; mais le Père ne juge personne, parce que c’est avec Christ que les hommes ont à faire ; tout jugement est remis au Fils. Or les Saints sont vivifiés par le Père qui les attire, Jean, vi, 44, et le fils qui les appelle, Jean, v, 24, 25, afin qu’ils aient communion avec le Père et avec le fils ; ils sont ensuite ressuscités pour jouir pleinement de la vie éternelle et de la gloire de Celui qui les a appelés. Dans la résurrection des méchants au contraire, Christ réclame et maintient ses droits et sa gloire, contre ceux qui l’ont méprisé et qui seront contraints malgré eux d’honorer le fils en obéissant à la voix qui les tirera de leurs sépulcres. — Ici donc Jésus établit formellement la doctrine d’une double résurrection : celle qui est pour la vie, et qui sera le complément de la régénération ; celle qui est pour la condamnation, et qui sera le complément de la misère des irrégénérés. Les fidèles sentiront une fois en leur corps l’efficace de cette puissante parole qui aura vivifié leurs âmes, et les méchants qui n’auront pas été vivifiés, connaitront le pouvoir que Christ a reçu de juger. Ainsi rien de plus opposé dans leur caractère, leurs sujets et leur but, que ces deux résurrections : car la première est la rédemption du corps, Rom. viii, 22, et un fruit de la rédemption de l’âme par le sang de Christ ; tandis que la seconde n’est qu’une revendication des droits de Christ, ou l’exercice des droits de la justice de Dieu contre ceux qui auront péché.

Aussi sont-elles séparées par un long intervalle, comme Jean nous l’apprend, Apoc. xx, 4, 5 : mais nous n’en parlerons que pour faire observer à ceux qui nient cette séparation, qu’ils n’ont pas fait attention que dans le passage précédemment examiné, Jean, v, 21-29, le