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se pratique maintenant. On conférait une charge spéciale ; ceux qui recevaient la collation à la charge, étant solennellement reconnus par des autorités compétentes pour être appelés de Dieu à cela. Car autrement il ne s’agirait ni des ministères ni de vocation, mais du ministère en général sans charge spéciale. C’est ce qui se pratique de nos jours. L’un ayant été reconnu propre pour être évêque, va de son chef se présenter comme évangéliste ; l’autre, ayant été consacré comme évangéliste, va de son chef s’arroger la charge d’évêque dans une localité qui lui plaît. Il faut se souvenir que, selon le système Wolff, il ne s’agit pas du tout, dans le ministère, de l’exercice d’un don mais d’une charge qu’on reçoit seulement par l’imposition des mains. L’on évangélise sans don, l’on est évêque sans les qualités requises, l’on prêche sans don, et si quelqu’un avait été consacré évangéliste selon ce chapitre XMe il n’est plus question ni du choix des évêques par l’apôtre, ni de leur établissement par lui ou par son délégué ; tout cela s’en va. On reste dans l’endroit où l’on a évangélisé et l’on est évêque, « ayant subi, comme dit M. Wolff, je ne sais quelle transformation magique qui imprime un caractère indélébile, quelque chose de mystérieux, de sacramental. » Après cela, la charge importe peu ; peu importent les qualités voulues par la Parole. Pasteur et évangéliste sont des charges « tellement voisines, » que consacré pour l’une on peut se fixer dans l’autre.

Je ne sais comment cela frappe d’autres esprits ; mais il y a pour moi quelque chose de très-honteux dans cette adulation servile de ce qui existe. Qu’il