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évangéliste ; ce qui me paraît plutôt combattre l’idée d’une vocation spéciale d’évangéliste existant déjà depuis longtemps. Timothée était dans ce moment là un délégué de l’apôtre pour un objet spécial ; et Paul l’exhorte à faire aussi l’œuvre d’un évangéliste ; cela était très-simple, mais s’accorde peu avec l’idée d’un évangéliste spécialement consacré à cela.

Nous avons déjà suffisamment considéré le cas de Paul et de Barnabas.

J’admets que tous ceux qui rendent témoignage selon leur capacité ne sont pas proprement dits des évangélistes. L’évangéliste est un don, Éph. IV, 11 ; mais il n’est jamais parlé de l’imposition des mains sur un évangéliste, ni comme nécessaire à son œuvre ni sous quelque rapport que ce soit. Nous retrouvons toujours chez l’auteur le désir de sanctionner l’ordre actuel à tout prix. Un évangéliste, selon lui, est tellement de même nature qu’un pasteur, qu’il peut se fixer après avoir rassemblé un troupeau ; mais, par le motif qu’il n’y a pas un mot de tout cela dans la Parole, je n’en dis rien. Si celui qui le fait a les deux dons, c’est très-bien ; s’il ne les a pas, c’est très-mal.

Pour comprendre la manière dont M. Wolff tire des conclusions de la Parole, j’invite aussi le lecteur à comparer les citations qu’il a faites de Actes XVIII, 26 ; 1 Cor. XVI, 19 ; et Rom. XVI, 3, dans le but de démontrer qu’Aquilas était tour à tour pasteur et évangéliste, ayant reçu, il faut le supposer, l’imposition des mains. Peut-être doit-on supposer qu’il l’a reçue deux fois ; car rien n’autorise à supposer que l’on conférât le ministère en gros, comme cela