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Le pasteur était un don (δομα), une grâce (χαρις) ; il était donné d’en haut comme jointure dans ce corps, il devait agir selon la mesure du don gratuit de Christ, qui lui avait été départi.

Le pasteur n’est jamais présenté comme une charge établie par les hommes, quoique les évêques qui étaient selon Dieu établis par les hommes, dans un but spécial de surveillance locale, aient pu jouir de ce don et en user dans leur localité. Ces choses se lient par un bout, comme l’autorité conférée aux apôtres par Christ se liait à ce qui leur avait été donné ; et le don les rendait capables d’exercer cette autorité. Car l’apôtre, quoique directement de Dieu, était aussi une charge, et cela, on peut le dire, de la part de Christ homme, agissant avec autorité dans le gouvernement de l’Église ; et les charges d’autorité découlaient de cela.

Le pasteur est un don dans le corps, l’évêque une charge dans une Église particulière. Si l’on demande pourquoi je crois cela, je le répète, parce que Dieu le dit en tout autant de termes dans la Parole, et cela de la manière la plus simple et la plus claire. De sorte qu’il faut changer les listes que Dieu nous donne, supprimer le fait que le passage Éph. IV, 11 est une liste de dons, et tomber dans les contradictions[1] les plus gros-

  1. M.Wolff appelle les fonctions qui se trouvent dans Éph. IV, 11, « des ministères, » entre autres la prophétie ; et il dit que le Ministère s’exerce sans dons. Il affirme, p. 70, que la prophétie est un don et qu’elle n’existe plus parce que c’est un don. Nous avons vu que cette contradiction est cachée très-adroitement par l’avertissement que les apôtres et les prophètes, étant reconnus pour être de Dieu seul, il n’en dira rien.