Page:Darby - De la doctrine des Wesleyens à l’égard de la perfection.djvu/81

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

J’en viens à ma seconde observation. Dans tout l’ouvrage de Mr. Wesley qui dépeint la perfection Chrétienne, l’amour de Dieu pour nous n’est jamais mentionné une seule fois, ni comme objet de notre reconnaissance, ni comme motif d’obéissance : le sentiment de cet amour n’y tient aucune place dans le cœur du parfait. C’est un fait assez extraordinaire ! Je trouve dans l’Épître de St. Jean ch. 4e. C’est en ceci qu’est l’amour, non que nous ayons aimé Dieu, mais que lui nous ait aimés. Doctrine remarquable dans cette Épître qui traite de l’amour parfait qui bannit la crainte : elle se trouve là, précisément pour nous garder contre l’erreur dans laquelle M. Wesley, trop confiant en lui-même, est tombé avec tous les mystiques. Erreur naturelle au cœur de l’homme, qui, quand il aime Dieu par la Grâce, se retourne ensuite sur lui-même, pour réfléchir à ce qu’il est envers Dieu, et pour oublier ce que Dieu est envers lui.

Il existe deux grandes vérités : 1° Aimer Dieu, parce qu’il doit être aimé, et réfléter ainsi son image en pureté. C’est, là, ce que la Loi exige ; mais l’homme y a manqué. 2° La Grâce nous présente l’amour de Dieu envers nous, quand nous en étions indignes. Elle nous place, en Christ sur un fondement nouveau et immuable d’une joie éternelle. Elle nous présente Dieu lui-même dans un caractère qui était inconnu à Adam, qui était