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bliant les choses qui sont derrière lui, c’est-à-dire tous ses progrès spirituels, pour ne s’en tenir jamais, qu’à Dieu seul, en fixant ses regards en avant, dans une humilité qui dans la plénitude de confiance en Dieu, se juge cependant toujours ? Je ne dis pas qu’il doive seulement veiller, mais se juger toujours ; c’est-à-dire, que, devant Dieu, il doit toujours avoir la conscience de la nature qui existe en lui, encore qu’elle n’agisse pas, ce qui pour la reconnaître n’est point nécessaire. Or Job était un homme rempli de Grâce : Il raconte son expérience. On y voit évidemment qu’il avait le sentiment, non de la Grâce de Dieu, ou de celle qui est en Dieu, mais de la grâce qui était produite en lui. Il contemplait la manne qui avait été mise entre ses mains ; il la gardait pour le lendemain ; dès-lors elle se corrompait, et elle engendrait des vers. Dieu, avant Job, avait vu tout cela, et il lui envoya graduellement des épreuves, jusqu’à ce qu’elles fissent ressortir le péché ; et que de son cœur, où il était, elles le missent dans sa conscience. S’étant retourné sur son propre cœur, la chair s’empara des effets de la grâce, et le pauvre Job se complut en lui-même. Sa conscience et son cœur en devinrent moins impressionnés par la pleine bonté et par la parfaite sainteté de Dieu. Car il s’occupa de sa bonté à lui, et celle de Dieu dut s’effacer en proportion. Il s’occupa de sa propre sainteté, et celle de Dieu eut d’autant moins de