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LETTRE VIII.

tife. Et encore : Aux prêtres de prendre soin des choses saintes ; mais les lévites n’y toucheront pas, de peur qu’ils ne meurent. Et ailleurs : Le Seigneur s’indigne de la témérité d’Oza ; Marie est frappée de la lèpre pour avoir essayé de fixer des lois au souverain législateur ; les démons saisissent les fils de Scéva. Et enfin : Je ne les envoyais point, et ils couraient ; je ne leur parlais pas, et ils prophétisaient ; l’impie qui me sacrifie un veau est devant mes yeux comme celui qui tue un chien. En un mot, la parfaite justice de Dieu ne saurait tolérer les violateurs de la loi ; et quand ils disent : Nous avons fait beaucoup de miracles en votre nom, elle répond : Je ne vous connais pas ; retirez-vous de moi, vous tous, ouvriers d’iniquité. Ainsi, et selon la parole des saintes Lettres, il n’est pas bon de faire illégitimement des choses justes d’ailleurs. Il importe que chacun reste attentif à soi-même, et, sans présumer rien de trop élevé et de trop profond, s’occupe seulement des choses qui lui furent prescrites en raison de son mérite et de son rang[1].

II. Et quoi ! direz-vous, on ne saurait donc reprendre les prêtres qui manquent de piété, ou commettent quelque autre faute dans leur ministère ! Il sera permis à ceux qui se glorifient dans la loi de déshonorer Dieu par la transgression de la loi[2] ! Les prêtres ne sont-ils pas les interprètes de Dieu ? Et comment donc iront-ils annoncer au peuple les vertus divines qu’ils ignorent eux-mêmes ? Comment pourra illuminer celui qui est enveloppé de ténèbres ? Et donnera-t-il le Saint-Esprit celui qui ne croit pas

  1. Script., passim.
  2. Rom., 2, 23.