LETTRE DEUXIÈME.
Argument. — On explique en quel sens Dieu est supérieur au principe même de la divinité et de la bonté participées par les créatures.
Est-il vrai que l’être suprême soit supérieur au principe même de la divinité, au principe même de la bonté ? Oui, si par divinité et bonté vous entendez la grâce de ce don merveilleux qui nous bonifie et nous divinise, et cette sublime imitation du type souverainement divin et souverainement bon, par laquelle nous devenons à notre tour bons et divins. Car, si cette grâce est réellement pour l’homme un principe de déification et d’amélioration, sans doute le principe radical de tout principe l’emportera sur la divinité et la bonté par lesquelles, ainsi qu’il a été dit, nous sommes déifiés et rendus bons ; sans doute encore, parce qu’il est inimitable et n’a pas de manières d’être, il l’emportera sur les imitations et manières d’être des créatures, et sur ceux qui le copient et participent de lui.