Dans le traité des Noms divins, nous avons expliqué pourquoi Dieu se nomme bon ; pourquoi il se nomme l’être, la vie, la sagesse, la force ; pourquoi il reçoit une foule d’autres qualifications analogues. Dans la Théologie symbolique, on a vu comment les choses divines portent des noms empruntés aux choses sensibles ; comment Dieu a forme et figure, membres et organes ; comment il habite des lieux et revêt des ornements ; pourquoi enfin on lui prête du courage, des tristesses et de la colère, les transports de l’ivresse, des serments et des malédictions, et le sommeil et le réveil, et les autres symboles et pieuses images sous lesquels nous est représentée la divinité.
Or, vous aurez remarqué, je pense, que nos locutions sont d’autant plus abondantes qu’elles conviennent moins à Dieu : c’est pour cela que nous avons dû être plus bref dans les Institutions théologiques et dans l’explication des Noms divins que dans la Théologie symbolique. Car à mesure que l’homme s’élève vers les cieux, le coup d’œil qu’il jette sur le monde spirituel se simplifie, et ses discours s’abrégent : comme aussi en pénétrant dans l’obscurité mystique, non-seulement nos paroles seront plus concises, mais le langage, mais la pensée même nous feront défaut. Ainsi dans les traités antérieurs, procédant de haut en bas, notre discours allait s’étendant en proportion de la hauteur d’où il descendait ; ici au contraire, procédant de bas en haut, il devra se raccourcir en s’élevant, et parvenu au dernier terme il cessera tout à fait, et s’ira confondre avec l’ineffable.
Mais vous me demanderez sans doute d’où vient qu’en faisant des affirmations sur Dieu, nous débuttons par les plus sublimes, en qu’en faisant des né-