Page:Darboy - Œuvres de saint Denys l’Aréopagite.djvu/470

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE I.

CE QUE C’EST QUE L’OBSCURITÉ DIVINE.


Argument. — I. Après une invocation à la Trinité, on fait voir qu’il est nécessaire de s’abdiquer soi-même pour arriver à la contemplation mystique ; II, qu’on peut tout nier et tout affirmer de Dieu. III. Ce que c’est que la divine obscurité, et comment on y pénètre.


I. Trinité suprà-essentielle, très-divine, souverainement bonne, guide des chrétiens dans la sagesse sacrée, conduisez-nous à cette sublime hauteur des Écritures, qui échappe à toute démonstration et surpasse toute lumière. Là, sans voiles, en eux-mêmes et dans leur immutabilité, les mystères de la théologie apparaissent parmi l’obscurité très-lumineuse d’un silence plein d’enseignements profonds : obscurité merveilleuse qui rayonne en splendides éclairs, et qui, ne pouvant être ni vue ni saisie, inonde de la beauté de ses feux les esprits saintement aveuglés. Telle est la prière que je fais. Pour vous, ô bien-aimé Timothée, exercez-vous sans relâche aux contemplations mystiques ; laissez de côté les sens et les opérations de l’entendement, tout ce qui est matériel et intellectuel, toutes les choses qui sont et celles qui ne sont pas, et d’un essor surnaturel, allez vous unir, aussi intimement qu’il est possible, à celui qui est