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DES NOMS DIVINS.


ne tire sa possibilité que de cette puissance sur-essentielle.

IV. C’est d’elle que les rangs sacrés des anges tiennent leur divin pouvoir, et leur stabilité, et la constante et éternelle activité de leur intelligence, et un ferme et infatigable désir du bien. C’est de cette puissance infiniment bonne et libérale qu’ils ont reçu et ce pouvoir et ces destinées, et le désir de l’immortalité, et le pouvoir même de désirer toujours pouvoir.

V. Cette infinie puissance répand ses bienfaits sur les hommes, les animaux, les plantes, et sur toute la nature ; elle fortifie les choses qui s’unissent ensemble, les étreignant dans les nœuds d’une communication réciproque ; elle conserve aux choses qui sont distinctes leur propre raison d’être, les maintenant sans confusion et sans mélange dans leurs limites respectives ; elle assure l’ordre universel, et dirige chaque être vers sa fin particulière. Elle garde inaltérable l’immortelle vie des purs esprits ; elle garde incorruptibles et dans un ordre inviolable les soleils qui brillent sur nos têtes. Elle crée la perpétuité ; elle distingue les révolutions du temps par la variété des mouvements du ciel, et elle les rapproche par le retour périodique des astres à leur point de départ. Par elle le feu brûle inextinguible, et l’eau coule intarissable ; elle met des bornes à la diffusion de l’air ; elle pose le globe dans l’espace, et empêche que les productions terrestres ne soient altérées dans leur genre. Elle tempère, elle harmonie entre eux les éléments, sans les séparer ni les confondre. Par elle persiste l’union de l’âme avec le corps ; par elle les plantes font leur travail d’assimilation et d’accroissement ; par elle les êtres conservent leurs propriétés essentielles, et l’univers demeure indissoluble. Ceux