Page:Darboy - Œuvres de saint Denys l’Aréopagite.djvu/424

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE VII.
DE LA SAGESSE, DE L’INTELLIGENCE, DE LA RAISON, DE LA VÉRITÉ ET DE LA FOI.

Argument. — I. Toute sagesse vient de la sagesse divine, qui est insondable, incompréhensible et inappréciable à l’homme. II. C’est de cette infinie sagesse que les anges tiennent leur intelligence, l’homme sa raison, la brute sa sensibilité. Par cette sagesse, Dieu connaît tout d’une façon inexprimable. III. Pour nous, il ne nous est donné de la connaître qu’imparfaitement. IV. Cette connaissance de Dieu est manifestée à l’homme par la parole révélée, qui fonde ainsi la foi.


I. Maintenant, si vous l’avez pour agréable, considérons cette douce et éternelle vie, en tant qu’elle est sage et la sagesse même ; ou plutôt, en tant qu’elle produit toute sagesse, et quelle surpasse toute sagesse et toute prudence. Car non-seulement Dieu possède la sagesse avec plénitude, et sa prudence n’a pas de bornes ; mais encore il s’élève par delà toute raison, tout entendement et toute sagesse. C’est ce qu’avait merveilleusement compris ce personnage vraiment divin, notre commune lumière, à mon maître et à moi, quand il disait : Ce qui est insensé en Dieu est plus sage que les hommes[1] ; d’abord parce que toute connaissance humaine n’est

  1. I. Cor., 1, 25.