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CHAPITRE VI.


qu’avec un jugement droit on n’invoquera jamais des arguments fondés sur l’expérience sensible, pour attaquer la cause universelle qui ne tombe pas sous l’appréhension des sens. Et il faut dire à cet homme que lui-même est en dehors de la nature ; car, pour l’auteur souverain de tout, rien ne peut lui être contraire.

III. C’est de cette vie originelle que les animaux et les plantes reçoivent leur vie et leur développement. Toute vie, quelle qu’elle soit, purement intellectuelle, raisonnable, animale, végétative ; tout principe de vie, toute chose vivante enfin, empruntent leur vie et leur activité à cette vie sur-éminente, et préexistent en sa simplicité féconde. Elle est la vie suprême, primitive, la cause puissante qui produit, perfectionne et distingue tous genres de vie. Et à cause de ses nombreux et vivants effets, on peut la nommer vie multiple et universelle, et la considérer et la louer en chaque vie particulière ; car rien ne lui manque ; elle possède, au contraire, la plénitude de la vie ; elle vit par elle-même et d’une vie transcendante, et elle a une sublime force de vivifier et tout ce que l’homme enfin peut dire de glorieux touchant cette inexprimable vie.