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DES NOMS DIVINS.


nelles[1] ; mais l’être ne fait défaut à aucune des autres choses.

L’Éternel a produit la participation de l’être : ainsi l’existence relève de lui, et il ne relève pas d’elle ; elle est comprise en lui, et il n’est pas compris en elle ; elle participe de lui, et il ne participe pas d’elle. Il est la mesure, le principe et la durée de l’être ; car il précède et l’être et la durée, et il est la cause féconde, le milieu et la fin de toutes choses. De là vient que l’Écriture lui applique toutes les expressions qui désignent la raison constitutive des divers êtres et dit très-bien de lui qu’il était, qu’il est et qu’il sera ; qu’il a duré, qu’il dure et durera ; car ces locutions, pour qui les comprend religieusement, signifient que la divinité existe sur-éminemment, en quelque sens qu’on veuille le prendre, et qu’elle est le principe de toutes choses, quelles qu’elles soient. Effectivement, Dieu n’est pas tel objet à l’exclusion de tel autre objet, il ne possède pas tel mode à l’exclusion de tel autre mode ; mais il est tout, dans ce sens qu’il a tout produit et qu’il renferme en sa plénitude le principe et la fin de tout ; et il est en même temps au-dessus de tout, parce qu’il existe d’une façon sur-essentielle et antérieurement à tout. C’est pourquoi toutes choses peuvent à la fois s’affirmer de lui, et il n’est pourtant aucune de Ces choses : ainsi il a toute forme, toute beauté, et il est sans forme, sans beauté ; car il possède par anticipation, d’une manière transcendante et incompréhensible, le principe, le milieu et la fin de tout ce qui est ; et, en vertu de sa causalité une et simple, il répand sur l’univers entier le pur rayon de l’être. Car, si le même

  1. Psalm. 23, 7 et 9.