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CHAPITRE V.


et de contempler d’un regard spiritualisé toutes choses en la cause universelle et les substances les plus opposées entre elles en l’unité indivisible d’où elles procèdent. Car de ce principe fécond découle la participation de l’être et toute existence, quelle qu’elle soit, tout principe, toute fin, toute vie immortelle, toute sagesse, tout ordre et harmonie, toute force, toute protection, tout affermissement et tout bienfait, toute intelligence, toute raison, tout sentiment, toute habitude, tout repos, tout mouvement, toute union, toute alliance, toute amitié, toute concorde, toute distinction, toute limitation, enfin toute autre réalité qui se rencontre dans les êtres.

VIII. De cette même cause générale procèdent les anges, essences intelligibles et intelligentes, et les âmes, et les natures corporelles, et tout ce qui existe, soit comme modes des substances, soit comme êtres de raison. Oui, les plus saintes et les plus sublimes puissances des cieux, celles qui sont placées, si j’ose parler ainsi, près du sanctuaire de l’auguste Trinité, obtiennent d’elle et en elle et d’exister et de ressembler à Dieu ; ensuite ces mêmes bienfaits descendent sur les vertus inférieures avec moins d’abondance, et arrivent à la dernière hiérarchie en un degré moindre encore par rapport aux autres rangs des anges, mais toujours supérieur à nos participations humaines. Également et dans le même sens, les âmes et les autres réalités possèdent l’être et le bien-être ; elles existent et sont bonnes ; et l’Éternel leur a conféré ces dons et il les leur conserve ; et c’est de lui qu’elles tirent leur origine, par lui qu’elles se maintiennent et en lui qu’elles se perfectionnent. À la vérité, il admet à une plus honorable participation de l’être ces nobles substances que l’Écriture nomme éter-