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DES NOMS DIVINS.


exprime toutes les productions émanées de cette cause universelle, et comprend tout ce qui est ou existant, ou possible, et s’étend même par delà ; ainsi la dénomination d’être s’étend à tous les êtres et par delà ; la dénomination de vie, à tout ce qui vit et au-dessus de tout ce qui vit ; le nom de sagesse, à toutes choses douées d’intelligence, de raison et de sensibilité, et plus loin encore.

II. J’ai donc intention de traiter exclusivement des noms divins qui désignent la providence, et non pas de manifester ce qu’est, dans les profondeurs de sa nature sur-essentielle, la bonté, la substance, la vie, la sagesse de la divinité, qui surpasse toute bonté, toute divinité, toute substance, toute sagesse, toute vie, et qui habite, comme disent les Écritures, dans un mystérieux secret[1]. J’ai intention de louer la douce providence qui se révèle en ses œuvres, et la bonté libérale, cause de tous les biens, et l’être, et la vie, et la sagesse de Dieu, en tant qu’il crée par ces attributs l’être, la vie et la sagesse de tout ce qui participe à l’existence, à la vie, à l’intelligence, à la raison et à la sensibilité. Je n’affirme donc pas qu’autre chose soit le bien, et autre chose l’être, la vie, la sagesse, ni qu’il y ait des causes multiples et des divinités nombreuses de différents degrés, qui produisent chacune ses œuvres propres. Je dis, au contraire, qu’il n’existe qu’un seul Dieu, auteur souverain de toutes choses bonnes, et auquel appartiennent toutes les qualifications que j’emploie. Je dis qu’un de ces noms sacrés s’applique à la providence divine considérée dans la totalité de ses bienfaits, et les autres à la même providence, considérée

  1. Job., 28.