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CHAPITRE V.
DE L'ÊTRE ; OÙ L’ON PARLE AUSSI DES TYPES OU EXEMPLAIRES.

Argument. — I. On ne saurait ni connaître, ni expliquer ce que Dieu est en soi ; on comprend seulement que le nom de Bon qui lui est appliqué a plus d’extension que le nom d’Être. II. On comprend encore que Dieu puisse être désigné par les productions de sa fécondité et par les bienfaits de sa providence. III. Les objets créés sont d’autant plus proches de Dieu qu’il leur a plus communiqué. IV. Il est suréminent en tout. V. Tout vient de lui, le temps et la durée. La participation à l’être est le premier des dons qu’il nous fait. VI. L’être et tout ce qui a l’être procèdent de Dieu et sont en lui d’une façon transcendante. VII. Même les contraires se trouvent harmonieusement unis en lui. VIII. Les esprits angéliques, les âmes et toutes choses reçoivent de Dieu leur degré d’être ; et Dieu, infiniment au-dessus de tout, est néanmoins en tout, et il porte en lui le type et l’exemplaire de tout. IX. Ce qu’il y a de radical dans les créatures, c’est la raison éternelle qui les constitue et les détermine. X. Mais Dieu reste leur fin suprême, comme il est leur éternel principe.


I. Nous devons aborder maintenant le nom divin d’Être, véritable nom de celui qui existe véritablement. Seulement nous observerons que ce discours n’a pas pour but d’expliquer l’essence infinie dans son excellence transcendante ; car, sous ce rapport, elle est ineffable, incompréhensible ; on ne saurait absolument la sonder, et elle échappe même au regard intuitif des bienheureux. Mais nous ne voulons que célébrer la fécondité vivifiante de l’essence première, qui se communique à tous les êtres. Car, de même que la qualification de bonté appliquée à Dieu