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DES NOMS DIVINS.


à croire et à pratiquer le bien ; même il en est qui s’appliquent à n’avoir pas l’intelligence du bien, par corruption ou faiblesse de volonté. En un mot, comme nous l’avons souvent répété, le mal est une faiblesse, une impuissance, un défaut en ce qui concerne la science supérieure, ou la connaissance élémentaire, ou la foi, ou le désir, ou l’exécution du bien.

Mais cette faiblesse, dira-t-on, ne mérite pas châtiment ; il semble, au contraire, qu’on doive lui pardonner. L’allégation serait bonne, si nous ne pouvions agir autrement ; mais parce que nous le pouvons, ainsi que l’établissent les divins oracles, enseignant que le bien répand abondamment sur tous les êtres des grâces convenables, il s’ensuit que nous sommes inexcusables de tenir en oubli les biens qui nous furent départis, de nous en détourner, de les fuir, de les abdiquer. Au reste, ceci fut expliqué convenablement, eu égard à nos forces, dans notre livre du juste Jugement de Dieu, où nous avons réfuté ces insensés sophistes qui osent bien accuser la divinité d’injustice et de mensonge.

Voilà que nous avons loué du mieux possible le bien suprême, comme véritablement admirable ; comme principe et fin et lien universel des êtres ; comme donnant la forme à ce qui n’existait pas, et créant tous les biens, et ne produisant aucun mal ; comme providence et bonté parfaite, qui surpasse tout être et tout non-être, qui rend bonnes les choses mauvaises, et susceptibles de bien celles qui en sont privées ; comme digne de tous désirs, de tout amour, de toute dilection ; comme réunissant enfin toutes les qualités que ce discours a développées, j’ose le dire, avec quelque exactitude.