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CHAPITRE IV.


I. Ces explications données, il est temps de passer à cet attribut de la bonté, que les théologiens reconnaissent excellemment et par-dessus tout en la divinité adorable, quand ils affirment, je crois, que la bonté est l’essence même de Dieu, et que par cela même qu’il est bon substantiellement et par nature, il répand la bonté sur tous les êtres. Car, comme le soleil matériel, sans qu’il le comprenne ou qu’il le veuille, mais par le seul fait de son existence, éclaire toutes les choses que leur organisation rend susceptibles de sa lumière ; de même le bon, qui dépasse aussi éminemment le soleil, qu’un original, par cela seul qu’il est, dépasse la pâle copie qu’on en tire, le bon répand sur tous, les êtres, autant qu’ils en sont capables, la douce influence de ses rayons. C’est par là que sont produites les natures, puissances et perfections intelligibles et intelligentes ; c’est par là qu’elles subsistent et possèdent une vie éternelle, inaltérable ; qu’elles sont affranchies de la corruption, de la mort, de la matière et de la génération ; qu’elles échappent à l’instabilité, à la décadence, aux perpétuels changements. Par là, elles sont intelligibles, à cause de leur parfaite immatérialité ; et purs esprits, elles sont surhumainement intelligentes, éclairées touchant les raisons propres des choses, et