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DES NOMS DIVINS.


mais que la connaissance et le développement des considérations élémentaires conviennent à des maîtres et à des élèves moins capables.

Je me suis encore scrupuleusement abstenu de toucher aucunement à ce que notre glorieux maître a expliqué avec une évidence sensible, pour ne pas répéter en cette rencontre les éclaircissements qu’il a fournis le premier. Toute parole vient mal après la sienne ; car il brillait même entre nos pontifes inspirés, comme vous avez vu quand vous et moi et beaucoup d’entre les frères nous vînmes contempler le corps sacré qui avait produit la vie et porté Dieu. Là se trouvaient Jacques, frère du Seigneur, et Pierre, coryphée et chef suprême des théologiens. Alors il sembla bon que tous les pontifes, chacun à sa manière, célébrassent la toute-puissante bonté de Dieu, qui s’était revêtu de notre infirmité. Or, après les apôtres, Hiérothée surpassa les autres pieux docteurs, tout ravi et transporté hors de lui-même, profondément ému des merveilles qu’il publiait, et estimé par tous ceux qui l’entendaient et le voyaient, qu’ils le connussent ou non, comme un homme inspiré du ciel et comme le digne panégyriste de la divinité. Mais à quoi bon vous redire ce qui fut prononcé en cette glorieuse assemblée ? Car, si ma mémoire ne m’abuse pas, il me semble avoir souvent entendu de votre bouche des fragments de ces divines louanges : tant vous déployez toujours une pieuse ardeur en ce qui concerne les choses saintes.

III. Mais laissons ces mystiques entretiens, qu’on ne doit pas divulguer aux profanes, et que d’ailleurs vous connaissez parfaitement. Rappelons seulement ceci : lorsqu’il fallait conférer avec le peuple et amener les masses à la sainteté de nos croyances, comme