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CHAPITRE I.
QUEL EST LE BUT DE CE DISCOURS, ET QU’EST-CE QUI NOUS EST ENSEIGNÉ TOUCHANT LES NOMS DIVINS.

Argument. — I. Il faut puiser dans les Écritures la science de Dieu ; car les choses sensibles nous font mal connaître les choses spirituelles, et plus mal encore la divinité. II. On ne doit donc parler de Dieu que d’après les Écritures, où il s’est révélé autant que le comportait notre nature. III. C’est pourquoi, recevant ce qui est enseigné, il ne faut pas interroger la majesté divine par un regard téméraire. IV. Effectivement nous ne la connaissons ici-bas que d’une façon énigmatique et par ses opérations mystérieuses ; V, car toutes choses viennent de lui, et il est vrai de dire que les noms de ses œuvres diverses lui conviennent et ne lui conviennent pas ; qu’on peut tout affirmer et tout nier de lui ; VI et VII, qu’ainsi aucun nom ne le désigne bien, et que tous les noms lui sont applicables ; VIII, par la même raison, les bienfaits providentiels de Dieu et ses opérations diverses servent à le qualifier.


I. Après mes Institutions théologiques, ô pieux collègue, je crois devoir entreprendre l’explication des noms divins. Ici encore, revenons à la règle tracée par les Écritures : n’appuyons pas ce que nous affirmons de Dieu sur les paroles persuasives de la sagesse humaine[1], mais bien sur cette science forte que le ciel a inspirée à nos maîtres, et par laquelle nous sommes unis d’une façon ineffable et inconnue aux choses qu’on ne peut ni dire, ni savoir : union

  1. I. Cor., 2,4.