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les catéchumènes, proclame les noms de ceux qui dorment déjà dans la mort, met sur le même rang et récite le nom de celui qui vient de mourir, et invite les fidèles à demander pour leur frère défunt un doux repos en Jésus-Christ. Cependant le divin hiérarque s’avance, prononce sur le cadavre une pieuse prière ; après quoi, il le salue, tous les assistants faisant le salut avec lui. Cette cérémonie achevée, le pontife répand de l’huile sur le défunt, prie saintement pour toute l’assemblée, et dépose le corps en un lieu honorable, à côté des corps de ceux qui occupaient durant leur vie le même rang hiérarchique.


TROISIÈME PARTIE.

Contemplation.


I. Si les profanes voyaient, ou entendaient réciter ces saintes cérémonies, ils en riraient éperdument sans doute et prendraient en pitié notre erreur. Mais il ne faut pas que cela nous étonne ; car s’ils ne croient pas, ils ne comprendront pas, comme dit l’Écriture. Pour nous, considérant le sens spirituel des rits sacrés, et illuminés par Jésus-Christ, nous dirons que l’hiérarque a raison de placer le défunt soit au temple, soit en sa dernière demeure parmi ceux qui eurent la même dignité : car c’est là un mystérieux avertissement que, dans la régénération, tous obtiendront précisément le sort qu’ils se seront fait durant la vie présente. Ainsi celui qui aura mené sur terre une vie sainte et divine, autant qu’il est possible à l’homme d’imiter Dieu, jouira dans le siècle futur de la richesse d’une félicité divine ; celui qui