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de l’autel et à fléchir les genoux, enseigne à tous ceux qui entrent dans la hiérarchie qu’ils doivent entièrement soumettre leur vie à Dieu et lui offrir toutes leurs facultés spirituelles purifiées et saintes, et dignes, autant qu’il se peut, du temple auguste et de l’autel sacré de notre Sauveur qui justifie et consacre les âmes d’une piété divine.

III. L’imposition des mains pontificales désigne la protection divine s’étendant paternellement sur les consacrés, comme sur de pieux enfants, pour leur donner les dignités ecclésiastiques et la force de les remplir, et pour éloigner d’eux les puissances ennemies. Ce rit leur apprend encore à exercer leurs redoutables fonctions sous la dépendance de Dieu et à le prendre pour maître et pour guide dans tous leurs actes.

IV. Le signe de la croix invite à la mortification complète des appétits sensuels et à l’imitation de Dieu ; il rappelle qu’on doit considérer sans cesse la vie divine qu’a menée Jésus-Christ en sa chair, et comment, dans sa justice sans tache, il est descendu jusqu’à la croix et à la mort, et que ceux qui réforment leur vie à son exemple, il les marque du sceau de son innocence dont le signe de la croix est la figure.

V. Le pontife proclame le nom des initiés et les ordres qu’ils vont recevoir. Cette cérémonie mystérieuse annonce que, épris d’amour pour Dieu, le consécrateur se pose comme l’interprète du choix céleste ; que ce n’est point par une capricieuse faveur qu’il appelle aux dignités sacrées, mais qu’il agit sous l’inspiration d’en haut dans la consécration des ministres de l’Église. C’est ainsi que Moïse, l’instituteur des cérémonies de la loi, n’éleva point à la dignité pontificale Aaron cependant son frère, et jugé par lui