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rent porter ses débiles regards, dissimulant la vérité sous d’imparfaites images, sous des traits bien éloignés de la pureté des originaux, sous d’obscurs symboles, sous des énigmes dont le sens profond ne se découvrait qu’avec peine. Or, dans cette hiérarchie de la loi, le mystère, la grâce, c’est que l’homme était élevé à l’adoration spirituelle de Dieu. Les chefs sont ceux qui furent instruits dans la science du tabernacle par Moïse, premier initiateur et maître des pontifes anciens : car retraçant le tabernacle spirituel dans la hiérarchie qui préparait la nôtre, il nomma toutes les cérémonies légales une image de l’exemplaire qui lui avait été montré sur le mont Sinaï[1]. Les initiés sont ceux qui, aidés par les symboles sacramentels, s’élevaient, selon leurs forces, à une plus parfaite intelligence des mystères.

Or, par cette initiation plus relevée, les théologiens entendent notre hiérarchie, qu’ils nomment le complément sacré et la fin de la précédente. Car notre hiérarchie est à la fois céleste et légale, et, comme un milieu qui unit deux extrêmes, elle participe de l’une et de l’autre : de la première, à raison des contemplations spirituelles dont elle est enrichie ; de la seconde, à cause des nombreux symboles qui la matérialisent, pour ainsi dire, et à l’aide desquels elle s’élève vers la divinité. Elle a également la triple distinction qui se remarque en toute hiérarchie ; à savoir les augustes cérémonies de l’initiation, les dispensateurs sacrés des trésors divins, et ceux auxquels les choses saintes sont conférées dans la mesure convenable. À son tour, chacune de ces trois parties, dans la hiérarchie actuelle, comme dans la hiérarchie lé-

  1. Exod., 25, 40.