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ment ces choses sont réparties entre les trois ordres majeurs. De la sorte on verra que la sage constitution de notre hiérarchie discerne et rejette absolument tout ce qui est irrégulier, désordonné et confus, et qu’elle fait briller au contraire dans l’heureux ensemble de ses divers degrés la décence, l’harmonie et la majesté. Or, au traité des hiérarchies célestes, nous avons, je pense, suffisamment expliqué cette triple distinction qui caractérise toute hiérarchie, en disant d’après l’autorité de la tradition, qu’on y trouve d’abord le don divin, la grâce, puis les esprits qui ont la science et le pouvoir d’initier, enfin ceux qui reçoivent le bienfait du sacrement.

II. La sainte hiérarchie des natures célestes n’a d’autre sacrement que la pure et intelligible connaissance de Dieu et des choses divines, au degré où elles en sont capables, et également un état proportionnel de conformité et d’assimilation à la divinité. Là sont illuminateurs et maîtres en la sainte perfection les esprits plus proches de Dieu ; car avec bonté et discrétion, ils font parvenir aux ordres subalternes les augustes lumières que leur donne directement la divinité, perfection essentielle, et source de toute sagesse créée. Les rangs inférieurs à ces natures suprêmes, étant élevés par elles à la grâce de l’illumination divine, sont des initiés et doivent être nommés tels.

Après cette hiérarchie surhumaine et toute céleste, Dieu voulant dans sa bonté répandre sur nous la sainteté de ses dons précieux, donna d’abord à l’enfance de l’humanité, comme dit l’Écriture[1], la hiérarchie légale, et lui envoya une lumière que pu-

  1. Galat., 3, 24.