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dans sa sagesse sacrée, l’Écriture, décrivant la forme de ces ailes, place les unes à la tête, les autres au milieu du corps et les autres aux pieds, pour montrer que ces esprits sont tout couverts d’ailes, et aspirent de toutes leurs forces vers la réalité suprême.

VIII. S’ils se voilent et la face et les pieds, et ne soutiennent leur essor qu’avec les ailes du milieu, cela doit faire entendre à votre piété que cet ordre, si excellemment élevé par-dessus tous les autres, révère les hauteurs et les profondeurs qui dépassent ses conceptions, et se porte avec mesure à la contemplation de Dieu, soumettant sa vie au joug de la céleste volonté, et se laissant former ainsi à la connaissance de lui-même.

IX. Ce qui est dit dans les Écritures que l’un criait à l’autre, me semble indiquer qu’ils se transmettent mutuellement et sans envie ce qu’ils voient et ce qu’ils comprennent de la divinité. Et je trouve ceci digne de remarque, que les saintes Lettres donnent par excellence le nom hébreu de séraphins à ces natures très-saintes, à raison de la constante activité et de la dévorante ardeur de leur vie.

X. Si donc, comme l’assurent les hébraïsants, la théologie, donnant aux séraphins augustes une qualification qui exprime exactement leur nature, les nomme brûlants et pleins de ferveur, on doit dire, en suivant la loi de ce mystérieux symbolisme, qu’ils ont la vertu de dégager le parfum de la suavité divine, et de l’exciter à s’épandre et à exhaler ses plus puissantes émanations. Car cette nature infinie dont la bonne odeur surpasse tout entendement, aime à se manifester quand elle est excitée par des esprits fervents et purs, et à ceux qui l’attirent d’une si excellente manière, elle communique avec une libérale