Page:Darboy - Œuvres de saint Denys l’Aréopagite.djvu/296

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dessein, ils aiment ce qui est réellement juste et honnête, et non pas ce qui semble tel ; ils n’aspirent point à ce que le vulgaire nomme insensément gloire et félicité ; mais à l’imitation de Dieu, discernant ce qui est essentiellement bien ou mal, ils deviennent d’augustes images de la divine suavité, qui possédant en soi le parfum du bien, ne l’exhale point pour la foule que séduisent les apparences, mais imprime la vraie beauté dans les âmes qui lui ressemblent.

II. Maintenant, et après avoir considéré ce sacrement dans la richesse de sa beauté extérieure, jetons les yeux sur ce qu’il a de plus divinement beau ; voyons-le en lui-même et dépouillé de ses voiles ; et remplissons-nous de la clarté féconde qu’il répand, et du parfum sacré dont il embaume les hommes spirituels. Or ceux qui environnent le pontife ne restent pas étrangers aux cérémonies de la consécration de l’huile sainte ; au contraire, le mystère de cet acte leur est manifesté, mais non pas au vulgaire qui ne pourrait le contempler dignement : voilà pourquoi ils le voilent saintement, et le dérobent aux yeux de la multitude, comme le prescrit la tradition. Car le rayonnement des choses sacrées, qui éclaire immédiatement et avec pureté les hommes pieux, parce qu’ils sont enfants de la lumière intelligible, et qui verse les flots de sa bonne odeur sur les facultés de leur esprit, ne parvient pas de la même manière à la foule qui les suit. Et alors ces contemplateurs mystérieux du secret divin l’enveloppent des sacrés symboles que j’ai dits, et ne l’exposent pas à la vue indiscrète des profanes : et c’est à l’aide de ces symboles, que ceux qui appartiennent aux ordres inférieurs de la hiérarchie s’élèvent à la connaissance de la réalité, chacun selon ses forces.