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fait semblable à nous en prenant, mais sans l’absorber, notre humanité entière ; qu’il revêt notre nature composée, sans altération de son essentielle unité ; et que, par un effet de cette même charité, il convie le genre humain à la participation de son essence et de ses propres richesses, pourvu cependant que nous nous unissions à lui en nous appliquant à imiter sa divine vie ; car ainsi nous serons véritablement associés à la divinité et nous partagerons ses biens.

XIV. Quand donc il a reçu et donné la sainte communion, le pontife avec toute la pieuse assemblée de l’Église termine par une sainte action de grâces. Car on reçoit avant de donner, et la communion aux mystères précède la distribution qu’on en fait. C’est effectivement une admirable disposition et une règle générale dans les choses divines, que le pontife entre en part et soit rempli le premier des grâces célestes, et qu’ensuite seulement elles soient accordées aux autres hommes par son entremise. C’est pour la même raison que ceux-là sont estimés profanes et rebelles à nos saintes institutions, qui osent enseigner les vérités sacrées avant d’avoir contracté l’habitude d’y conformer leur vie. De même donc que, sous l’influence des rayons solaires, les substances les plus minces et les plus transparentes sont facilement inondées de clarté, et ensuite, comme d’autres soleils, versent la lumière qui les remplit sur les corps inférieurs ; de même celui-là ne doit pas avoir la présomption de guider les autres dans les routes divines, qui n’est pas encore élevé à un état de conformité parfaite avec Dieu, et que l’inspiration et l’élection saintes n’ont pas appelé au commandement.

XV. C’est ainsi que tous les ordres de notre hiérarchie réunis dans l’Église, après avoir participé aux