Page:Darboy - Œuvres de saint Denys l’Aréopagite.djvu/278

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’il faut se purifier entièrement de la corruption du péché. La participation commune et pacifique à un seul et même pain sacré, et à un seul et même calice, impose à tous une mutuelle concorde, comme elle transmet à tous une vie identique ; et elle leur rappelle ce divin banquet où furent célébrés pour la première fois ces mystères, et où l’auteur même de ce sacrement n’y laissa point participer l’apôtre indigne qui avait fait la cène sans pureté, sans esprit de conformité avec le Seigneur. Et de là ressort cette mémorable et sainte instruction, qu’il faut s’approcher des choses divines par la foi et avec la charité, pour obtenir d’être transformé en les recevant.

II. Mais, ainsi que je l’ai dit, ces considérations ressemblent à des tableaux qui ornent le vestibule du temple. Laissons-les aux esprits dont l’initiation n’est pas encore parfaite ; et nous, remontons de l’effet à la cause. Là, guidés par la lumière de Jésus, nous contemplerons le magnifique spectacle que présentent les idées archétypes de notre communion sacramentelle, et la céleste beauté dont elles brillent nous réjouira. Mais, ô très-saint et très-divin sacrement, soulevez ces voiles énigmatiques sous lesquels vous êtes mystérieusement caché ; montrez-vous à découvert, et remplissez l’œil de notre entendement des flots de votre pure lumière.

III. Il nous faut donc pénétrer dans le sanctuaire, pour ainsi dire, et recherchant le sens profond du premier de ces symboles, en considérer la beauté infinie : il nous faut voir pourquoi l’hiérarque quitte le saint autel, va jusqu’aux portes du temple répandre le parfum de l’encens, et revient enfin à la place d’où il était parti. Or, quoique la souveraine et bienheureuse nature de Dieu s’incline vers les créatures pour